Le magnat de la tech Elon Musk est attendu en Inde dans les prochains jours, en quête de nouveaux marchés et opportunités pour ses entreprises dans le pays le plus peuplé du monde. Le constructeur de voitures électriques Tesla, qui voit ses ventes ralentir aux Etats-Unis, serait notamment à la recherche de sites pour de nouvelles usines, selon des médias. Le fournisseur internet par satellite Starlink, autre société appartenant au milliardaire américain, devrait, lui, recevoir prochainement les 1ères autorisations pour opérer en Inde, a indiqué une source gouvernementale. Le réseau social X, contrôlé par Elon Musk qui se décrit comme un «absolutiste de la liberté d’expression», devrait aussi être au menu. «J’ai hâte de rencontrer le Premier ministre Narendra Modi en Inde!» a écrit Elon Musk sur son compte X la semaine dernière, sans donner de date. Selon les médias indiens, il devrait débuter dimanche une visite de deux jours. Elon Musk, qui a déjà rencontré le Premier ministre indien en juin dernier à New York, avait indiqué que Narendra Modi le «poussait à réaliser des investissements importants en Inde, ce que nous avons l’intention de faire». Tesla, confrontée à une concurrence chinoise accrue et à une baisse de la demande aux Etats-Unis, va être contrainte à réduire ses effectifs, selon des informations de presse, et cherche des relais de croissance. Pour Elon Musk, l’Inde «est plus prometteuse que n’importe quel grand pays du monde». Mais le pays peine toujours à attirer les investissements directs étrangers et les louanges du milliardaire ne se sont pas encore traduites par des investissements sonnants et trébuchants. Les fortes taxes à l’importation en Inde pour les véhicules électriques – les «plus élevées au monde», selon Elon Musk – représentent en effet un handicap sur le marché indien pour Tesla. Et en 2021, le ministère des Télécommunications avait publiquement réprimandé Starlink pour avoir commencé à «vendre à l’avance» ses services en Inde, sans avoir de licence. New Delhi a cependant déroulé le tapis rouge cette année dans l’espoir d’attirer davantage d’investissements étrangers, avant les élections qui s’ouvrent vendredi pour six semaines. Le mois dernier, le gouvernement a réduit drastiquement les taxes à l’importation sur les véhicules électriques pour les constructeurs automobiles étrangers s’ils s’engagent à investir 500 millions de dollars et à lancer des chaînes de production locale dans les trois ans. Selon le «Financial Times», Tesla va explorer les possibilités d’établir une usine dans au moins 3 Etats. Selon les experts, le marché indien ne devrait cependant pas changer la donne pour le groupe au vu du prix élevé de ses voitures, dont la moins chère se vend à environ 39.000 dollars aux Etats-Unis. Or les voitures coûtant plus de 23.900 dollars «ne représentent qu’une part de marché de 5% en Inde», indique Soumen Mandal, analyste du cabinet Counterpoint. Tesla devrait néanmoins se positionner en prévision d’une hausse de la demande, quand les revenus locaux augmenteront et que les coûts de production diminueront, estime-t-il. A présent, les intérêts économiques d’Elon Musk en Inde se limitent à la plateforme X, anciennement Twitter. Il poursuit une bataille juridique datant d’avant son acquisition du réseau social pour contester les requêtes de suppression de tweets et de comptes critiques à l’égard du gouvernement de Modi. L’Inde, qui a vu la liberté de la presse fondre depuis l’arrivée au pouvoir de Narendra Modi il y a dix ans, détient le record des demandes de suppressions de contenus auprès de la plateforme. X a fait appel d’une décision de justice rendue l’année dernière, ordonnant à la plateforme de se conformer aux demandes de suppressions du gouvernement. «Les règles indiennes concernant ce qui peut apparaître sur les réseaux sociaux sont très strictes et nous ne pouvons pas aller au-delà des lois», a déclaré Elon Musk à la BBC l’an dernier.