De la production à la diffusion de contenus, le salon francophone dédié à la création et aux innovations technologiques au service des médias, du divertissement, vient de fermer ses portes après avoir accueilli près de 9.000 professionnels. Acheteurs, utilisateurs et prescripteurs des médias, mais aussi du hors média et de l’intégration AV se sont retrouvés au SATIS pour découvrir un vaste écosystème de technologies et services leur permettant d’être plus efficaces dans leurs activités. Dressons le bilan avec Stéphan FAUDEUX, Directeur de Génération Numérique (SATIS).
MEDIA +
Quel bilan dressez-vous de la dernière édition du SATIS ?
STÉPHAN FAUDEUX
À l’échelle nationale, notre salon est unique en son genre. Cette année encore, nous avons réuni une multitude de communautés autour de l’audiovisuel, englobant le cinéma, la télévision, les nouveaux médias et le monde de l’entreprise. Notre slogan reflète notre orientation focalisée sur la technologie : innovation, création, émotion. En essence, nous avons identifié les outils, les services et les personnes capables de susciter des émotions et des sensations à travers des contenus audiovisuels, qu’ils soient visuels ou sonores, adaptés à des écrans de toutes tailles. Nous avons monté un programme comprenant une cinquantaine de conférences, attirant entre 4.000 et 5.000 participants. Ces conférences visent à fournir des informations pertinentes pour répondre aux enjeux des professionnels du secteur et à anticiper les tendances futures, en explorant de nouveaux domaines. Par exemple, l’intelligence artificielle est un sujet que nous avons commencé à aborder il y a six ans. Nous nous considérons comme une plateforme d’échange, de business et d’innovation dans le domaine.
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Comment répondez-vous aux besoins actuels de l’industrie des médias ?
STÉPHAN FAUDEUX
En écoutant notre communauté ! On aborde les sujets d’actualité et nos initiatives vont au-delà du simple business. Cette année, nous avons créé un studio XR avec un plateau équipé d’un fond LED, grâce au soutien des constructeurs et à nos propres fonds. Cette démarche visait à éduquer les producteurs et réalisateurs à la technologie XR. Nous avons accueilli également sept entreprises spécialisées en création XR qui ont présenté leurs travaux au public. De plus, nous avons mis en place un espace de «job dating» où les entreprises, qu’elles soient exposantes ou non, ont pu rencontrer des candidats pour des métiers spécifiques à notre secteur. Parmi les participants, de grandes sociétés d’effets spéciaux ainsi que des entreprises d’intégration, cherchant des compétences en IT ou en câblage réseau. Nous relevons enfin de nouveaux défis pour rester en phase avec notre communauté, qui comprend autant des directeurs techniques de grandes chaînes TV que des producteurs et des vidéastes, y compris des YouTubeurs cherchant à se professionnaliser et à monter en gamme.
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Quelles sont les principales tendances technologiques que vous avez constatées lors de la dernière édition ?
STÉPHAN FAUDEUX
Le XR (studios virtuels) est en pleine expansion ! Cette technologie synchronise le mouvement de la caméra avec l’arrière-plan, remplaçant le traditionnel fond vert par un écran LED géant. Sur cet écran, on projette des images de synthèse calculées en temps réel, souvent générées par des moteurs de jeux vidéo 3D. Lorsque la caméra bouge, l’image de fond s’adapte en conséquence, créant l’illusion d’un environnement naturel. Cette technologie intègre divers composants et a été popularisée par des séries comme «The Mandalorian». En France, des sociétés telles que La Planète Rouge ont adopté cette technologie, l’utilisant dans des projets variés comme le film d’horreur «La Nonne 2», tourné dans le Sud de la France. Il s’applique aussi à des publicités, des clips musicaux, des événements et des documentaires. Le CNC, à travers le programme «France 2030», prévoit d’investir des millions d’euros pour moderniser les plateaux de tournage, attirant ainsi des productions étrangères.
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Quelle opportunité de business avez-vous offerte aux acheteurs présents?
STÉPHAN FAUDEUX
Le SATIS a prouvé son efficacité en tant que média et place de marché. Les exposants reviennent chaque année et expliquent avoir conclu des affaires importantes lors de cet événement. Par exemple, un exposant spécialisé dans l’OTT (Over-The-Top content), les Fast TV et le streaming a réussi à signer un accord avec la chaîne TV Monaco lors de l’édition précédente du salon. Cette réussite démontre la valeur du salon SATIS comme plateforme pour nouer des relations commerciales et conclure des accords stratégiques dans le secteur des médias et de la technologie.
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Quelles ont été les mesures prises par le SATIS pour favoriser l’émergence des jeunes talents dans l’industrie ?
STÉPHAN FAUDEUX
Nous avons pris plusieurs mesures importantes : la création d’un village spécialement conçu pour les jeunes entreprises et créateurs. Il offre à ces derniers la possibilité de disposer d’un stand à un coût réduit (inférieur à 2.000€), rendant ainsi leur participation plus accessible. Les jeunes entreprises présentes bénéficient d’un support de communication similaire à celui des participants plus établis. Le salon attire également des jeunes diplômés et des étudiants issus d’écoles audiovisuelles.
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Quelle est votre vision de l’avenir du SATIS ?
CÉDRIC MONNIER
L’avenir du SATIS se dessine autour d’une croissance ciblée sur le marché français, tirant parti de sa connaissance approfondie du secteur. Notre société organisatrice, bien qu’étant de petite taille et fonctionnant sur fonds propres, voit des opportunités de développement significatives. Le SATIS envisage une évolution où les frontières entre différents domaines de l’audiovisuel s’effacent, menant à des fusions hybrides. Par exemple, des sociétés spécialisées dans l’éclairage scénique commencent à s’intégrer dans les domaines du cinéma et de la fiction télévisuelle. De plus, il existe un potentiel notable pour l’expansion des studios XR dans le secteur. Au-delà de l’événement annuel, le SATIS se positionne comme une marque vivante tout au long de l’année, en mettant à disposition via une plateforme en ligne les conférences captées lors du salon, offrant ainsi un accès continu à des ressources précieuses et consultées fréquemment. En somme, la vision du SATIS se concentre sur l’exploitation des tendances émergentes et le renforcement de son influence dans l’industrie audiovisuelle française.
