«Tout va bien», une oeuvre ambitieuse dès mercredi sur Disney+

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Portée par Virginie Efira sous la plume d’une scénariste du «Bureau des Légendes», la série «Tout va bien» relève avec succès un défi périlleux : raconter avec humour et sans pathos l’une des pires épreuves que puisse traverser une famille, le cancer d’un enfant. Cette oeuvre ambitieuse (8×52’), disponible mercredi sur Disney+, suit le clan Vasseur, bouleversé par la leucémie de la petite Rose, en attente d’une greffe de moelle osseuse à l’hôpital Robert-Debré à Paris. Malgré la catastrophe, le quotidien suit son cours, pour l’optimiste grand-mère de la fillette (Nicole Garcia), gourou du développement personnel dont l’éditeur est rattrapé par la vague Metoo, comme pour sa tante dévouée (Virginie Efira), belle-mère tourmentée par l’ex de son compagnon. Enfermée dans une forme de déni et incapable de partager sa douleur avec son époux, sa mère (Sara Giraudeau) se réfugie quant à elle dans les bras d’un des clowns (Mehdi Nebbou) peuplant les services pédiatriques. Le titre de la série est évidemment «ironique», comme l’a rappelé en conférence de presse sa créatrice Camille de Castelnau, fascinée par la «friction» entre une «situation extrêmement anormale et angoissante» et «le reste du monde qui donne l’impression de continuer à tourner normalement». Un décalage qu’elle connaît bien, l’ayant elle-même vécu lorsque sa propre nièce est tombée gravement malade. «Ça a été des années d’épreuves», explique la co-scénariste du «Bureau des Légendes», qui «écrit toujours pour restituer des émotions». «J’avais envie de parler de ce moment de crise» sans tomber dans la tragédie pure, à l’image de la vraie vie où «l’on rigole parfois à des moments où l’on ne devrait pas», comme lors d’enterrements, ajoute cette admiratrice des séries «Six Feet Under» ou «Big Little Lies». Si les deux premiers épisodes sont réalisés par le créateur du «Bureau des Légendes», Eric Rochant, et que l’on y retrouve Sara Giraudeau, son inoubliable espionne Marina Loiseau, les deux séries n’ont pas grand-chose en commun, prévient Camille de Castelnau. Si ce n’est une même «exigence sur l’écriture, le casting». En résulte une comédie dramatique comme il en existe peu dans la production française – plus axée sur les histoires de famille «pour toute la famille» – et qu’on aurait tort de fuir en raison de son sujet. «Jamais cela ne tombe dans le pathos», fait valoir Aliocha Schneider, qui interprète l’oncle volage de Rose. «J’ai beaucoup ri en lisant le scénario et en regardant la série», de même que pendant le tournage. «Dès que je butais sur un mot, je ne pouvais absolument pas compter sur lui parce qu’il se mettait à rire», a confirmé à la presse Virginie Efira. Séduite par la «férocité» et «l’écriture» de Camille de Castelnau, l’actrice césarisée cette année pour «Revoir Paris» renoue ainsi avec le petit écran, où elle a démarré comme animatrice, après de brèves incursions dans les séries «Kaamelott» et «Dix pour cent». Et salue au passage la «liberté» et «l’audace» permises par Disney+, plus poussées «que dans certains films dans la manière dont on peut produire aujourd’hui». 

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a plateforme, qui continue d’étoffer sa palette de productions tricolores après le drame historique («Oussekine») et les comédies familiale («Week-end Family) ou romantique («Irrésistible»), n’a «jamais essayé d’édulcorer» la série, abonde Camille de Castelnau. Y compris «un épisode très dur vers la fin, qui raconte des choses que je n’ai jamais vues racontées», assure la scénariste. «Ça a de la gueule», salue Bernard Le Coq, grand-père de Rose dans cette production qui partage «forcément certaines correspondances» avec «Une famille formidable», dont il a longtemps joué le patriarche sur TF1.