Le procès du magnat déchu des médias, le Lord britannique Conrad Black, accusé de détournement de fonds, a repris mardi à Chicago. Les audiences avaient été suspendues lundi, les avocats de Conrad Black ayant demandé au juge davantage de temps pour préparer le dossier. L’ex-patron de presse et trois associés sont accusés d’avoir détourné plusieurs dizaines de millions de dollars. «Les braqueurs de banque portent des masques et des armes (…) Ces quatre hommes ont commis leur crime en falsifiant des documents (…). C’était du vol. C’était frauduleux. C’était un crime», a dit le procureur Jeffrey Cramer au jury. Le procès de Conrad Black, 62 ans, a débuté mercredi dernier devant le tribunal fédéral de Chicago. Conrad Black a plaidé non coupable en 2005 de huit chefs d’accusation pour détournements de fonds entre 1999 et 2001. Il risque jusqu’à 101 ans de prison s’il est reconnu coupable des accusations de fraude, obstruction à la justice, racket et évasion fiscale. L’ancien dirigeant du groupe Hollinger, basé aux Etats-Unis, et ses associés sont notamment soupçonnés d’avoir participé à un montage financier frauduleux lors de la vente d’actifs de Hollinger au groupe de presse canadien Canwest en 2000. Dans ses belles années, Conrad Black était à la tête du troisième empire de presse au monde, incluant des titres comme le «Daily Telegraph» de Londres, le «National Post» au Canada, le «Jerusalem Post» et le «Chicago Sun-Times».