Controverse autour du licenciement d’un cadre de TF1

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    Le licenciement d’un cadre de TF1 hostile au projet de loi création et Internet suite, selon «Libération», à «une dénonciation du ministère de la Culture», a soulevé jeudi de vives réactions, Christine Albanel qualifiant aussitôt ces accusations d’«absurdes». Jérôme Bourreau, 31 ans, était responsable du pôle innovation web de TF1 et a été licencié pour «divergence forte avec la stratégie» du groupe d’après le quotidien qui a recueilli le témoignage de ce jeune cadre. M. Bourreau, qui habite le XVIIème arrondissement parisien, a écrit, en février, à sa députée Françoise de Panafieu (UMP) depuis son adresse mail personnelle, pour dénoncer le projet de loi Hadopi, actuellement discuté à l’Assemblée. Quelques semaines plus tard, il est convoqué par Arnaud Bosom, chargé des activités numériques de la Une. «Il avait le mail et il me décrit le parcours qu’il a eu: Mme de Panafieu ou l’un de ses collaborateurs a transféré mon mail au ministère de la Culture qui l’a ensuite transmis à la direction de TF1», a-t-il raconté sur Europe 1. Le responsable de la chaîne lui fait alors comprendre qu’il y aura sanction en raison de son opposition au projet Hadopi. En avril, M. Bourreau reçoit sa lettre de licenciement. La ministre de la Culture Christine Albanel a affirmé «n’avoir jamais contacté la direction de TF1 pour s’immiscer dans la politique de gestion du personnel de la chaîne» et «trouve absurdes les accusations du journal». «Je n’ai jamais demandé la tête de quiconque. Ce n’est pas dans mes habitudes», a insisté jeudi après-midi Mme Albanel, interrogée par le socialiste Patrick Bloche, lors de la reprise de l’examen du texte à l’Assemblée nationale. «A ma connaissance rien n’a été transmis» à la direction de TF1, a-t-elle ajouté. Egalement interpellée à l’Assemblée, Françoise de Panafieu a jugé le courrier du cadre de TF1 «très bien construit». Elle a dit l’avoir ensuite «transféré au ministère de la Culture, un peu comme un exemple, en suggérant qu’on s’en inspire pour en faire comme un contre-argumentaire à l’attention des députés du groupe (UMP)». «En aucun cas le mail ne demandait la confidentialité quant à l’identité», a-t-elle précisé.