La ministre de la Culture Christine Albanel propose d’augmenter de 3′ le volume horaire maximal de publicité sur les chaînes privées, à 9′ par heure en moyenne, dans le cadre de la directive européenne sur les services de médias audiovisuels, indique-t-elle dans un entretien aux «Echos» à paraître aujourd’hui. «Nous proposons d’augmenter le volume maximal de publicité par jour sur les chaînes privées, qui passerait de 6 à 9′ par heure en moyenne», déclare-t-elle, rappelant que le plafond autorisé par la directive est de 12′. Ce volume sera en outre calculé sur une heure d’horloge (de 20h00 à 21h00 par exemple) et non plus sur une heure glissante (de 19h50 à 20h50 par exemple), ajoute la ministre. Ces deux dispositions «relèvent du décret. Nous avons déjà rédigé le projet de décret et nous lançons aujourd’hui une consultation publique d’une durée d’un mois sur ce projet», a déclaré Christine Albanel, précisant que le décret pourrait être publié «dès l’été». La ministre de la Culture et de la Communication souhaite également alléger les règles anti-concentration. «Pour la radio, il faut que l’on relève le plafond du nombre d’auditeurs pour un même groupe. Ce seuil fixé à 150 millions d’auditeurs est vieux de 15 ans alors que la population française a crû de plus de 10 millions d’habitants», selon Mme Albanel. «Pour la télévision, si on garde la loi actuelle, les groupes audiovisuels seront obligés de vendre 51% du capital qu’ils détiennent dans les chaînes de la TNT dès qu’elles atteindront 2,5% de part d’audience nationale», ce qui sera bientôt le cas pour TMC (détenue par TF1 et AB Group) et W9 (détenue par M6) par exemple, souligne Mme Albanel. «Nous réfléchissons aussi à repenser la règle interdisant à un même groupe de détenir à la fois un journal national, une télévision et une radio», ajoute-t-elle. La ministre a fait valoir que les règles actuelles «ont été édictées à une époque où la chaîne leader était à 40%» de part d’audience. Mais «la situation a radicalement changé et les chaînes privées sont fragilisées par l’érosion de leur audience», ajoute-t-elle. «Les groupes audioviosuels français n’ont pas la taille critique au niveau international. Et si on les compare aux opérateurs téléphoniques, ce sont des nains», déclare-t-elle. La nouvelle législation européenne, votée par le Parlement européen en novembre dernier et nouvelle version de la directive «Télévision sans frontières», assouplit les règles de diffusion de la publicité à la télévision. Les Etats membres gradent la possibilité d’imposer des règles plus strictes. Concernant le financement des chaînes de télévision publiques, d’où la publicité sera peu à peu supprimée selon la volonté de Nicolas Sarkozy, un «éventuel alignement de la redevance sur le coût de la vie reste à trancher», indique Mme Albanel. Enfin, les 150 millions d’euros promis à France Télévisions pour compenser le manque à gagner publicitaire dès l’année 2008 seront versés «très prochainement».