Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), «très préoccupé» par l’annonce erronée du décès de l’animateur Pascal Sevran auditionnera le 6 mai le président d’Europe 1, Jean-Pierre Elkabbach et Didier Quillot, président du directoire de Lagardère Active, a annoncé mardi le CSA. Le Conseil s’est saisi lui-même de cette affaire survenue le 21 avril et en a débattu mardi à l’occasion de son assemblée générale hebdomadaire. L’annonce de la mort de l’animateur avait été diffusée sur Europe 1 à 19h00 en ouverture du journal du soir, avant d’être démentie une demi-heure plus tard à l’antenne. Interrogé sur sa convocation devant le Conseil, Jean-Pierre Elkabbach a estimé qu’il s’agissait d’une «demande normale et naturelle» et qu’il avait lui-même «envie d’être entendu pour expliquer une fois pour toute l’affaire Pascal Sevran et son environnement». Cette affaire avait provoqué des remous au sein de la station. Jean-Pierre Elkabbach avait déclaré devant la rédaction assumer finalement la responsabilité de l’erreur commise après avoir d’abord parlé d’«une erreur collective», suscitant l’émoi de la Société des rédacteurs d’Europe 1. Pour la SDR, «lui seul (avait) été le donneur d’ordre» de diffusion de l’information. Par ailleurs, le Conseil a décidé d’adresser une lettre à la chaîne publique France 2 et à la chaîne gratuite de la TNT Direct 8, qui avaient, l’une et l’autre, relayé l’information. Lagardère Active est le pôle médias du groupe Lagardère qui contrôle la station. Parmi ses attributions, le CSA est notamment chargé de s’assurer du respect par les différents diffuseurs (radios et télévisions) des lois et des réglementations en vigueur. Le CSA était intervenu dans ce cadre en février 2004, lorsque le présentateur du journal de France 2 David Pujadas avait annoncé le retrait de l’ancien Premier ministre Alain Juppé de la vie politique, au moment où celui-ci déclarait le contraire sur TF1. A la suite de cette affaire, David Pujadas avait été suspendu de sa fonction pour une durée de 15 jours, tandis qu’Olivier Mazerolles, directeur général délégué de France 2, chargé de l’information, avait démissionné. D’autre part, le quotidien «Le Monde» a publié à la une lundi (édition daté de mardi) un dessin satirique du dessinateur Plantu, faisant référence à l’erreur du président d’Europe 1 et dans lequel Jean-Pierre Elkabbach est caricaturé sous le patronyme d’«Oussama Ben-Kabbach». Dans une correspondance publié mardi par «Le Monde» (daté de mercredi), Jean-Pierre Elkabbach se déclare «choqué», «indigné», «révulsé» par cette caricature. «Ce n’est pas une caricature, c’est une calomnie. Ce n’est pas une injustice, c’est une insulte. Je ne l’accepte pas», écrit le journaliste