Une rencontre entre les acteurs et les producteurs de Hollywood est prévue les 17 et 18 février, une première depuis que des négociations sur une convention collective ont échoué en novembre, ont annoncé mardi leurs organisations professionnelles. Le principal syndicat américain des acteurs de cinéma et de télévision (SAG) et l’Alliance des producteurs de cinéma et de télévision (AMPTP) devaient initialement se retrouver le 3 février, mais cette rencontre avait été ajournée à la suite de dissensions persistantes au sein du SAG. Le terme «négociations» n’est pas employé dans le texte du court communiqué et aucun autre détail n’a été fourni sur la nature de la rencontre, prévue au siège de l’AMPTP dans le nord-ouest de Los Angeles. Fin janvier, le principal négociateur du SAG, Doug Allen, avait été remercié par la direction collégiale du syndicat de 120.000 membres. M. Allen était réputé être un tenant de la ligne dure dans les pourparlers avec les studios et son départ semblait éloigner la perspective d’une grève. Ce limogeage a été ensuite confirmé en justice la semaine dernière, levant le dernier obstacle à une reprise des négociations. La convention collective triennale liant le SAG et l’AMPTP a expiré en juin 2008 et les deux organisations se sont séparées en novembre sur un constat d’échec. Les acteurs continuent à travailler, mais sous le régime du précédent contrat.Alors que M. Allen voulait obtenir une autorisation de grève de la part des membres du SAG, 1.400 d’entre eux, dont des acteurs de premier plan comme George Clooney, Susan Sarandon ou Sally Field, avaient contesté cette stratégie d’affrontement, étant donné la situation économique actuelle selon eux peu propice à la négociation d’avancées sociales. Dans ses dernières négociations avec l’AMPTP, le SAG réclamait notamment une hausse des salaires pour les acteurs touchant moins de 100.000 dollars par an, et une augmentation des dividendes sur les ventes de DVD et d’oeuvres exploitées sur internet et sur les «nouveaux médias» numériques. Mais les studios accusaient le SAG de manque de réalisme, affirmant que ces médias n’étaient pas encore rentables. Selon l’AMPTP, le SAG a refusé de sceller un accord comparable à ceux conclus en 2008 entre les producteurs et les syndicats des réalisateurs (DGA) et des scénaristes (WGA). Cette dernière corporation avait mené pendant l’hiver 2007-2008 un conflit social de 100 jours qui avait totalement paralysé la production audiovisuelle américaine et occasionné plus de deux milliards de dollars de manque à gagner, selon des estimations indépendantes.
