La presse gratuite frappée par la crise veut s’organiser

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    Le 1er Congrès mondial de la presse gratuite s’est ouvert mardi à Madrid pour tenter d’organiser un secteur frappé de plein fouet par la crise économique qui se traduit par d’importantes baisses de recettes publicitaires. Le secteur, qui représente 230 titres dans 58 pays et une diffusion totale quotidienne de 43 millions d’exemplaires, «est extrêmement vulnérable à la récession», a déclaré à l’ouverture de cette réunion de trois jours le professeur Piet Bakker, spécialiste des médias à l’Université d’Amsterdam. Car le ralentissement économique mondial n’épargne pas ce secteur réduisant la source de revenus des journaux gratuits: les recettes publicitaires. «D’après les données dont je dispose, nous enregistrons des baisses de recettes inférieures à 20%», a déclaré Arsenio Escolar, directeur en Espagne de «20 minutes», le journal le plus lu du pays, avec 2,9 millions de lecteurs par jour, devant le quotidien sportif payant «Marca» (2,6 millions) et le généraliste payant de référence «El Pais» (2,27 millions). «Cela va être particulièrement dur pour les journaux qui n’ont pas d’opérations dans d’autres secteurs», a abondé Piet Bakker. «Si vous n’avez que la publicité (comme source de revenus), vous avez vraiment un problème». En 2007, 23 titres, soit environ 1/10ème du secteur, ont mis la clé sous la porte, et déjà 12 autres depuis le début de l’année, a expliqué M. Bakker.Tout indique selon lui que le marché est arrivé à une phase de saturation. Les 1ers à fermer sont les gratuits publiés le soir, ou bien les sportifs, ou les encore derniers arrivés sur le marché. Face à ces vents contraires, les 350 participants de 26 pays annoncés au Congrès de Madrid veulent mettre sur pied une fédération internationale à-même de défendre leurs intérêts.