Annecy : le Festival international d’animation a ouvert ses portes dimanche

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Quelques après l’attaque qui a semé l’effroi à Annecy, la ville va tenter de retrouver un peu de légèreté en accueillant dimanche son festival international d’animation, où l’engouement autour des Tortues Ninja ou du centenaire de Disney se conjuguera à celui des oeuvres pour adultes, en plein essor. Dès jeudi, la direction et l’équipe du festival ont fait part de leur «stupeur», adressant dans un communiqué leurs «pensées» aux victimes de l’agression au couteau qui a fait six blessés, dont quatre très jeunes enfants. Compte tenu du «caractère isolé» de l’attaque, elles ont depuis décidé de maintenir le principal rendez-vous mondial de l’animation, placé «sous le signe des valeurs qu’il a toujours défendues: le partage, la solidarité et la fraternité», pour accueillir plus de 13.000 participants jusqu’au 17 juin. Toutefois, le lancement des séances en plein air a été reporté à lundi «en signe de soutien aux familles et aux victimes». «Le petit Nicolas, qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ?» aurait notamment dû être projeté dimanche aux abords du lac d’Annecy, un an après y avoir remporté le Cristal d’Or. Onze longs-métrages, un record, sont en lice pour lui succéder, dont «Sirocco et le Royaume des courants d’air» de Benoît Chieux, qui ouvre le bal dimanche et suit deux soeurs prises au piège dans l’univers de leur livre favori. Suivront des films pour adultes, comme «La Sirène» de la dissidente iranienne Sepideh Farsi sur la guerre Iran-Irak, le polar de science-fiction «Mars Express» du Français Jérémie Perin, «Art College 1994» du Chinois Liu Jian, et des oeuvres plus adaptées aux enfants, comme «Le royaume de Kensuké», tiré du best-seller éponyme du Britannique Michael Morpurgo. Hors compétition, Disney, qui fête cette année son centenaire, viendra présenter les premières images de son film de fin d’année, «Wish, Asha et la bonne étoile». Le studio aux grandes oreilles offrira aussi une leçon de cinéma de son dessinateur Eric Goldberg («Aladdin», «Pocahontas»…) et une projection d’»Élémentaire», le nouveau Pixar qui a clôturé le 76ème Festival de Cannes. 

«Age d’or» : Le réalisateur Guillermo del Toro, oscarisé en mars pour «Pinocchio», reviendra lui à Annecy pour représenter le Mexique, pays à l’honneur de cette 47ème édition également aux couleurs des «fiertés et diversité». Autre temps fort, la projection d’une version en cours de travail de «Ninja Turtles: Teenage Years» (Paramount et Nickelodeon), sur l’adolescence de Donatello, Michelangelo, Leonardo et Raphaël, coproduite par le comédien américain Seth Rogen. S’y ajoutera la présentation des coulisses du «Seigneur des anneaux: la guerre des Rohirrim», du Japonais Kenji Kamiyama. Cette nouvelle déclinaison de l’univers de Tolkien, située 250 ans avant les événements de la trilogie de Peter Jackson, doit sortir en 2024. D’autres films dévoilés en avant-première atterriront plus rapidement dans les salles ou sur les plateformes, comme le prochain Dreamworks, «Ruby l’Ado Kraken» (28 juin), ou «Nimona», adaptation d’une BD de N.D. Stevenson disponible le 30 juin sur Netflix, par ailleurs à l’origine d’une suite de «Chicken Run». De nombreuses conférences dédiées à des oeuvres aussi diverses que la déjantée «Rick et Morty» ou la mignonne «Bluey» ponctueront une semaine qui, avec le marché afférent au festival, permettra de prendre le pouls du secteur. Celui-ci vit «toujours un âge d’or», rassure Mickaël Marin, le directeur de l’organisateur Citia. «Il y a plus de public transgénérationnel, beaucoup plus de productions» internationales au-delà du podium Etats-Unis/Japon/France, tandis que les plateformes de streaming ont favorisé l’essor de l’animation pour adultes «avec des films qui ailleurs n’auraient jamais pu voir le jour», dit-il.