Jeudi 10 juillet 20h00: Patrick Poivre d’Arvor, le journaliste vedette de TF1, lancera son dernier «Madame, monsieur, bonsoir», après 21 ans de loyaux services sur la chaîne. Pour cet ultime JT, il avoue ne «rien avoir prévu». «C’est la dernière nuit qui porte conseil, des idées me viennent», a-t-il dit. A 60 ans, le journaliste le plus connu de France qui se voyait occuper son fauteuil de présentateur jusqu’en 2012, a été écarté sans coup férir début juin de la grand messe quotidienne de l’information. Comme ont été poussées vers la sortie ces derniers mois plusieurs figures «historiques» de la chaîne dirigée aujourd’hui par Nonce Paolini. Pour Patrick Poivre d’Arvor, «la surprise» a été totale. Et la nouvelle apprise «en découvrant la une des journaux» le 9 juin. Quelques jours plus tard, l’icône du petit écran a critiqué «la brutalité» de la direction de la chaîne, jugeant dans un communiqué qu’»après toutes ces années» de présentation du JT, il méritait «un peu plus d’élégance». «Je veux espérer que la réorganisation programmée de l’information de la chaîne n’entraînera pas d’autres licenciements, ni de mise au pas de ses journalistes», a-t-il aussi prévenu. En professionnel aguerri, il a toutefois continué à présenter son JT quatre soirs par semaine, sans montrer d’émotion particulière à l’écran. Mais depuis son éviction, Patrick Poivre d’Arvor s’est épanché dans les médias. Mettant en avant une «insolence» qui lui «échappe complètement», il n’hésite pas sur les métaphores: «comme les animaux que j’aime: les jaguars, les léopards, les albatros, je n’aime pas être rattrapé par les lassos de toutes sortes, les conventions, les obligations», a-t-il confié à Paris Match dans une longue interview. Sur Europe 1, il a assuré adorer «les traversées du désert». «J’ai connu tant de bonheurs avec ce métier que rien ne peut me faire peur à l’avenir dans la mesure où je peux tenir un crayon», a-t-il confessé à la Dépêche du Dimanche. Un sondage publié dans le Journal du Dimanche après l’annonce de son éviction lui aura fait chaud au coeur: une majorité de téléspectateurs (55%) ont désapprouvé la décision de la direction de TF1. Et les 2/3 ont souhaité que PPDA présente à la rentrée prochaine un JT sur une autre chaîne. «Aujourd’hui je ressens beaucoup de nostalgie, car je quitte une rédaction que j’ai passionnément aimée dans les moments forts comme dans les moments de drame», reconnaît-il. Il va aussi se séparer des téléspectateurs, pour lui «un lien capital à une heure précise de la journée». Le journaliste fait état à ce jour de 35.000 lettres et mails de soutien. L’après 20h00 ? Il se dit «assailli de propositions». Il en a éliminé certaines, et les vacances l’aideront à faire le point. Il se veut aussi disponible pour des engagements humanitaires et pour sa passion, l’écriture. Ses fan auront tout de même une consolation: sa marionnette des «Guignols» sera au rendez-vous de la rentrée sur Canal+. Quant à son trône du 20h00 de TF1, il sera occupé par Laurence Ferrari, ancienne présentatrice de TF1 passée par Canal+, dès le lundi 25 août.