P. BRETON (Federation Studios) : «Ma vocation de producteur et d’auteur vient de l’enfance»

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Dès le lundi 8 mai à 21h10 sur France 2, et en intégralité sur france.tv, la série «Bardot», co-réalisée par Danièle Thompson et Christopher Thompson, compte créer l’événement. Focus avec son producteur, Pascal BRETON, PDG de Federation Studios, rencontré dans le cadre de la présentation de la série.

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Vous êtes l’initiateur de la série «Bardot» (6X52’). Racontez-nous sa genèse !

Pascal BRETON

Je ne suis pas le seul à avoir des liens avec Saint Tropez et Brigitte Bardot. Ma vocation de producteur et d’auteur vient de l’enfance, comme beaucoup d’autres. A cette époque, les films de Bardot me fascinaient complètement. En revanche, le moment clé de vouloir produire une série sur sa vie est apparu quand j’ai créé «Sous le soleil». Cette série, je l’ai imaginée en pensant chaque seconde à Bardot se baladant notamment sur la plage des Canoubiers à Saint Tropez. Pour moi, c’était ça la référence. Une période heureuse de la France, de la fin des années 50 au début des années 60. Je me disais : «il faut que l’on travaille sur ce mythe !». Et quand chaque année nous tournions «Sous le soleil», je me répétais : «je vais trouver l’actrice qui va incarner Bardot», c’est-à-dire une nature, une voix, quelqu’un d’unique – mais je ne la trouvais pas.

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Quel a été le déclic pour mettre en marche la série ?

Pascal BRETON

Si le monde entier connaît «B.B.», peu connaissent aujourd’hui la vie romanesque de la jeune femme derrière le mythe. Plus encore que les autres grandes actrices de sa génération, Bardot est une référence qui a su briser tous les codes et changer l’image de la femme dans une société cloisonnée de son temps. Je cherchais donc un peu partout qui pourrait pleinement écrire la série, et on m’a soufflé le nom de Danielle Thompson. On s’est rencontrés et ça a été une évidence.

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Produire une série sur Bardot relevait-il autant d’une évidence que d’une ambition folle ?

Pascal BRETON

En effet ! J’ai porté ce projet pendant dix ans. Personne ne semblait à la hauteur pour redonner vie à B.B. et l’incarner. Le talent de Danièle Thompson et Christopher Thompson sur le script a rendu cela possible. Chaque dialogue sonnait tellement juste. On y retrace le destin d’une icône française et figure incontournable du 7ème art, de son tout premier casting à 15 ans au tournage de «La Vérité de Clouzot», dix ans après. A partir du script, nous avions une base très solide. Très vite, et bien en amont du montage financier de la série qui a été très long et très compliqué, on a cherché une actrice.

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Comment s’est déroulé le casting ?

Pascal BRETON

Nous avons rencontré plusieurs comédiennes. Quatre à cinq d’entre elles étaient bien. Elles jouaient Bardot. Et puis il y a eu Julia Nenez qui n’a pas essayé de l’imiter. Elle sortait de nulle part puisqu’elle n’avait jamais joué de sa vie. Comme pour Bardot, elle a du caractère. Ça a été une évidence.

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Pourquoi le montage financier a-t-il été si compliqué ?

Pascal BRETON

Parce que toutes les séries qui racontent les grandes vies du passé sont compliquées à mettre en œuvre. Il y a quelques années, quand nous cherchions du financement, il n’y avait ni «The Crown» ni «Le jeu de la dame». Vendre une série sur Bardot s’est donc révélé assez handicapant, y compris dans la période actuelle. Difficile en effet de montrer une femme trop belle, libre, qui s’assume pleinement et se retrouve dépassée par le tourbillon de passion qu’elle déchaîne. Toute une partie des acheteurs habituels a peur de cela aujourd’hui. Après, il y a aussi du snobisme français qui joue dans une autre direction. Il y avait donc ces deux problématiques à affronter, plus le fait qu’il n’y a pas eu de grandes vies devenues de grands succès.

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Le «snobisme français», comme vous le dites, vous a-t-il poussé à l’internationalisation du montage financier ?

Pascal BRETON

J’ai toujours aimé faire voyager mes productions à l’international. Le but n’est pas seulement d’avoir un public français sur «Bardot» mais que ce soit un phénomène mondial. On a commencé à montrer la série aux acheteurs et on a constaté une vraie attente. Des pays comme la Pologne ont payé 4 fois le prix qu’ils déboursent d’habitude.

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De quel budget avez-vous disposé pour produire la série?

Pascal BRETON

10 M€ pour six épisodes de 52 minutes. Nous avons tourné pendant 70 jours sur 53 lieux de tournage entre la région parisienne et la région Sud. La conception de la série a nécessité quatre années de recherches et de documentation pour plus de 500 sources consultées.

LES DIRIGEANTS

P. BRETON

P.-D.G.

COORDONNEES

10-22 Rue Royale, 75008 Paris

DATE DE CREATION

2013

PRODUCTIONS

«Bardot» (France 2 et France.tv)