Malgré des progrès ces dernières années, le sport féminin reste nettement moins diffusé à la télé que le sport masculin, et les chaînes gratuites le mettent plus en évidence que les payantes, selon une étude de l’Arcom publiée jeudi.
Globalement, le sport féminin a représenté 2.350 heures de diffusion télévisée sur l’ensemble de l’année 2021, contre seulement 1.575 en 2018. Il est ainsi passé de 3,6% du total des retransmissions sportives à 4,8%, a noté le régulateur de l’audiovisuel à l’occasion du lancement de l’opération annuelle Sport Féminin Toujours (30 janvier – 5 février). Mais dans le même temps, le sport masculin est passé de 29.717 heures en 2018 (soit 67,5% du total) à 36.284 heures en 2021 (74,2% du total).
«La part des diffusions de «sport féminin» dans les retransmissions sportives reste toujours largement inférieure à la part du «sport masculin»», a relevé l’Arcom, en notant tout de même «une rupture de tendance positive» en 2019.
Cette année-là avait été marquée par la Coupe du monde féminine de football, diffusée sur TF1 avec «une forte exposition» à la clé. Par ailleurs, selon l’étude, «le sport féminin est proportionnellement plus présent sur les chaînes gratuites généralistes (9,1% du volume entre 2018 et 2021) que sur les chaînes payantes (4,1%)». Et ce alors même que «97% du volume horaire total des retransmissions sportives est porté par les chaînes payantes».
Entre 2018 et 2021, «les disciplines contribuant le plus à la diffusion de compétitions exclusivement féminines sur les chaînes gratuites généralistes sont le football (44% du sport féminin), le tennis (13%), le rugby (16%), le cyclisme (11%), le handball (6%) et le ski (6%)».
Plus globalement, «il est difficile de tirer des conclusions très générales à partir des quatre années étudiées» (de 2018 à 2021), car elles «présentent toutes des caractéristiques particulières et exceptionnelles» prévient toutefois l’Arcom.
En effet, des Jeux Olympiques ont eu lieu en 2018, et les années 2020 et 2021 ont quant à elles été affectées par les mesures de restrictions dues au Covid.
L’objectif de l’opération Sport Féminin Toujours est d’«inciter les médias à diffuser davantage de retransmissions sportives sur les antennes, mais aussi à aborder les problématiques liées à la pratique féminine du sport» (maternité, place des femmes dans les instances dirigeantes…), a rappelé l’Arcom.