Les liquidateurs de la plateforme américaine d’échanges de cryptomonnaies FTX ont indiqué mercredi avoir récupéré des actifs d’une valeur de plus de 5 milliards de dollars qui pourraient être restitués aux clients et créanciers de la société.
Ces actifs comprennent du numéraire, ainsi que des cryptomonnaies et titres financiers «liquides», c’est-à-dire aisément convertibles en cash, a expliqué l’un des avocats du groupe, Andrew Dietderich, lors d’une audience devant le tribunal fédéral des défaillances d’entreprises, à Wilmington (Delaware), dans l’est des Etats-Unis.
Dans le document demandant le placement de FTX sous le régime des faillites, déposé début novembre, le groupe avait chiffré son passif entre 10 et 50 milliards de dollars. Cela comprend les actifs gelés des clients de la plateforme, qui comprenait plus de 9 millions de comptes selon l’avocat, ainsi que les dettes de FTX.
L’ancien dirigeant de FTX, Sam Bankman-Fried, est accusé d’avoir détourné des fonds déposés par des clients sur la plateforme, pour les utiliser sans leur autorisation dans des opérations financières risquées, principalement en cryptomonnaies, via une autre société, Alameda Research. Interpellé fin décembre à Nassau (Bahamas), puis extradé vers les Etats-Unis, il a été inculpé de fraude et d’associations de malfaiteurs par un juge fédéral de New York. Il encourt plusieurs décennies de réclusion.
Outre les 5 milliards mentionnés mercredi, FTX a indiqué avoir la main sur des avoirs «illiquides» en crytpomonnaies, c’est-à-dire qui ne peuvent pas être cédés à court terme. Concrètement, ces capitaux sont libellés dans des devises numériques très volatiles et «ne peuvent être vendues sans affecter le marché correspondant» et faire baisser la valeur de cette monnaie, a expliqué Andrew Dietderich.
A cela s’ajoutent les actifs récupérés par les liquidateurs de FTX aux Bahamas, dont la valeur était estimée, fin 2022, à 170 millions de dollars. Après un imbroglio initial, les nouveaux dirigeants de FTX et les liquidateurs bahamiens ont passé un accord, qui prévoit que l’ensemble des sommes récupérées, aux Etats-Unis et aux Bahamas, serviront à l’indemnisation des clients et des créanciers.
Avec l’accord des créanciers, FTX a initié la cession de quatre entités du groupe, notamment sa filiale japonaise FTX Japan et une plateforme d’échanges de produits financiers dérivés appuyés sur des cryptomonnaies, LedgerX.
Les nouveaux dirigeants de FTX préparent également la cession de plus de 300 investissements «non stratégiques», d’une valeur comptable totale de plus de 4,6 milliards de dollars, selon Andrew Dietderich, du cabinet Sullivan & Cromwell. Les anciens responsables de FTX et Alameda sont notamment accusés d’avoir utilisé une partie des fonds détournés à l’achat de biens immobiliers, principalement aux Bahamas.