Le Royaume-Uni tente de lancer des satellites dans l’espace, une première pour l’industrie spatiale britannique

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C’est un pas de géant pour l’industrie spatiale britannique: un avion doit décoller lundi soir des Cornouailles pour lancer dans l’espace neuf satellites, une grande première au Royaume-Uni. Un Boeing 747 doit s’envoler depuis l’aéroport de Newquay dans le sud-ouest de l’Angleterre à partir de 22h16 (locales et GMT), transportant une fusée qui sera ensuite lancée depuis l’avion pour atteindre l’orbite. La mission, baptisée «Start Me Up» en référence au tube des Rolling Stones, est assurée par la société Virgin Orbit du milliardaire britannique Richard Branson, spécialisée dans les lancements spatiaux pour petits satellites. C’est la première fois que des satellites vont être lancés depuis l’Europe (hors Russie), s’est félicité dimanche le directeur adjoint de l’Agence spatiale du Royaume-Uni Ian Annett, qualifiant le lancement de «nouvelle ère» pour l’exploration spatiale. «Rejoindre ce club très exclusif de pays de lancements est tellement important car cela nous donne notre propre accès à l’espace, cet accès souverain à l’espace que nous n’avons jamais eu auparavant au Royaume-Uni», a souligné lundi sur la BBC Melissa Thorpe, directrice du Spaceport Cornwall d’où décollera l’avion. D’un point de vue géopolitique, «cela nous donne lecontrôle concernant avec qui et comment nous organisons nos lancements», a-t-elle ajouté, rappelant que l’Europe avait perdu son accès au lanceur russe Soyouz depuis l’invasion de l’Ukraine, compromettant son accès à l’espace. La fusée de 21 mètres, baptisée LauncherOne, est fixée sous l’aile d’un Boeing 747 modifié appelé «Cosmic Girl». Une fois l’altitude adéquate atteinte -environ une heure après le décollage dans le cadre de la mission britannique-, l’avion lâche la fusée qui démarre son propre moteur pour se propulser vers l’espace et placer sa cargaison en orbite. Lancer une fusée depuis un avion est plus simple qu’un décollage vertical car théoriquement une simple piste d’aviation suffit, au lieu d’une coûteuse rampe de lancement spatiale. Ce n’est pas la première fois que Virgin Orbit, qui offre un service de lancements spatiaux rapide et adaptable pour des satellites entre 300 et 500 kg, met en orbite des fusées lancées depuis des avions. Fondée en 2017 par le milliardaire britannique Richard Branson, la société avait réussi pour la première fois en janvier 2021 à mettre une fusée dans l’espace via cette méthode, après un décollage d’un Boeing 747 dans le désert californien. Pour le lancement britannique, neuf satellites doivent être mis en orbite avec des objectifs variés, «de l’observation de la Terre à la surveillance de la pêche illégale en passant par la construction de satellites et de produits pour les fabriquer dans l’espace», a expliqué Melissa Thorpe. En cas de soucis de dernière minute ou si les conditions météo ne sont pas réunies lundi soir, d’autres dates sont prévues dans les prochaines semaines. Jusque-là, les satellites britanniques devaient être lancés dans l’espace depuis l’étranger mais le pays cherche à soutenir son industrie aérospatiale après que son rôle au sein des projets européens a été remis en question par le Brexit. Outre le Spaceport des Cornouailles, le Royaume-Uni souhaite ouvrir une base spatiale à Sutherland dans le nord de l’Ecosse et une autre sur une île des Shetland. Selon un communiqué du gouvernement écossais début janvier, des lancements sont prévus depuis ces deux bases «dans les prochains mois».