Le conseil de surveillance du géant américain Meta appelle le réseau social à autoriser une publication contenant le message «mort à Khamenei»

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Le conseil de surveillance du géant américain Meta, la maison mère de Facebook, a appelé le réseau social à autoriser une publication contenant le message «mort à Khamenei», le guide suprême iranien, qui a été retirée par le groupe.

Dans sa décision rendue lundi, «le conseil estime que la suppression de la publication n’est pas conforme aux Standards de la communauté de Meta, à ses valeurs ou à ses responsabilités en matière de droits de l’homme».

«Dans le contexte de cette publication et de la situation sociale, politique et linguistique générale en Iran, «marg bar Khamenei» («mort à Khamenei» en farsi, ndlr) doit être compris comme «à bas».

Il s’agit d’un slogan rhétorique et politique, et non d’une menace crédible», poursuit l’instance qualifiée d’indépendante mais financée par Meta.

La publication visée date de juillet 2022: elle contient une caricature de l’ayatollah Ali Khamenei avec la légende «mort au gouvernement islamique anti-femmes» et «mort à son sale leader Khamenei».

Depuis septembre, l’Iran est en proie à une vague de protestations, déclenchées par la mort de Mahsa Amini.

Cette Iranienne de 22 ans est décédée après son arrestation par la police des moeurs, qui lui reprochait d’avoir enfreint le code vestimentaire strict du pays pour les femmes.

Le conseil de surveillance juge que l’incapacité de Facebook à faire respecter la liberté d’expression «a conduit à réduire au silence le discours politique visant à protéger les droits des femmes».

Meta doit fréquemment trancher entre la modération de contenus pouvant être jugés violents et la défense de liberté d’expression.

En mars dernier, peu après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le groupe dirigé par Mark Zuckerberg avait par exemple décidé de faire des exceptions à son règlement sur l’incitation à la violence et à la haine en tolérant des messages hostiles à l’armée et aux dirigeants russes.

Meta avait par la suite clarifié sa position en affirmant ne pas autoriser des menaces de mort contre des chefs d’Etat ou des citoyens russes.