Le ministre délégué à la Transition numérique, Jean-Noël Barrot, a annoncé mercredi à Rennes une série de mesures pour créer un «bouclier cyber» à destination notamment des PME et des collectivités, pour une enveloppe de 30 millions d’euros. «Nous voulons renforcer ces PME-ETI [entreprise de taille intermédiaire] qui, parce qu’elles sont trop petites pour disposer d’experts cyber en interne, peuvent représenter un maillon faible et lors d’une attaque contaminer leurs parties prenantes, client ou fournisseur», a estimé M. Barrot lors d’une conférence de presse à l’occasion de la «European Cyber Week». «Vous le savez les attaques, y compris sur les grands groupes qui peuvent être très paralysantes pour le pays, ne rentrent pas toujours par le grand groupe lui-même», a-t-il ajouté. Ce plan pour 2023 de 30 millions d’euros, qui s’ajoute aux 20 millions d’euros annoncés après l’attaque ayant visé l’hôpital de Corbeil-Essonnes cet été, comprend plusieurs volets. Un filtre anti-arnaque pourra être installé sur le navigateur ou sur un smartphone qui sera une «protection en première approche». «Nous voulons que nos concitoyens puissent voir leurs données protégées sur des sites qui ne sont pas des sites d’arnaque, qui sont des sites d’opérateurs privés ou publics, mais qui peuvent être eux-mêmes la cible de cyberattaques et donc qui peuvent à terme produire à la publication de données», a-t-il précisé. Pour les entreprises, un outil d’autodiagnostic gratuit va être développé. En outre, pour 750 PME et ETI, le bouclier cyber offrira un audit et une mise en oeuvre de solutions et de formations. Pour les collectivités, qui sont touchées par les cyberattaques comme en attestent celles ayant visé cette année Guingamp, Caen ou le département de Seine-Maritime, le plan va permettre le prolongement de parcours renforcés de sécurisation pour 125 d’entre elles et de nouveaux parcours pour 50 autres.Fin 2023, plus de 1.000 collectivités et administrations auront suivi ce parcours de sécurisation. Enfin, pour toutes les communes, y compris les plus petites, une plateforme de services mutualisés va être proposée, avec un outil «clé en main» sur la base d’un abonnement où l’Etat permet aux collectivités de bénéficier d’un nom de domaine, d’une messagerie et d’un hébergement en ligne sécurisés. La question de la cybersécurité «prend une ampleur considérable», touchant «toutes les dimensions de la vie économique et sociale de la Nation», avec presque chaque semaine «des attaques particulièrement spectaculaires», a rappelé M. Barrot