Cyberharcèlement/jeux vidéo: le gouvernement va organiser une réunion pour «faire cesser cette haine en ligne inacceptable»

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Le gouvernement va organiser «dans les prochains jours» une réunion entre les victimes de cyberharcèlement, responsables de l’industrie du jeu vidéo, plateformes de streaming et principaux réseaux sociaux, pour «faire cesser cette haine en ligne inacceptable», a annoncé mardi le ministre du numérique. Avec la ministre déléguée à l’Égalité Femmes-Hommes Isabelle Rome, «je souhaite que nous réunissions tous les acteurs concernés (…) dans les prochains jours» pour identifier «quelles peuvent être les bonnes solutions (afin de) faire cesser cette haine en ligne inacceptable», a annoncé Jean-Noël Barrot, ministre délégué à la transition numérique, en ouverture de la Paris Games Week, le principal salon français du secteur. Une multitude de témoignages glaçants ont secoué ces derniers jours le monde des streamers français, ces joueurs ou joueuses de jeux vidéo qui partagent et commentent leurs parties en direct. Plusieurs figures féminines ont dénoncé, preuves à l’appui, les cyberviolences sexistes et sexuelles qu’elles subissent depuis des années sur les réseaux. Sur YouTube comme sur Twitch et les autres plateformes, ce sujet n’est pas nouveau et beaucoup trop récurrent, ont déploré les streameuses alors que la vague «MeToo» a déjà cinq ans d’existence. Début 2021, un pôle spécialisé pour lutter contre la haine en ligne a été créé au sein du parquet de Paris tandis que le grand public peut signaler les comportements et contenus illicites sur la plateforme Pharos depuis 2009. Présents essentiellement sur Twitch, propriété du géant Amazon, les principaux streamers francophones sont des figures masculines comme Squeezie et ZeratoR, dont les chaînes ont connu des pics d’audience respectifs d’un million et 700.000 spectateurs. 

Signataire en juin du code de conduite de l’Union européenne contre la haine en ligne, Twitch avait annoncé en décembre 2021 la mise en place d’un système pour détecter les utilisateurs malveillants, après une vague de harcèlement raciste et homophobe. Le code de conduite de l’UE contre la haine en ligne, lancé en 2016, compte une dizaine de signataires, dont Facebook, Microsoft, Twitter, YouTube, Instagram, Snapchat, Dailymotion, Jeuxvideo.com, TikTok, et LinkedIn, ou encore l’application de messagerie Viber.