TF1: le bénéfice net chute de 38%, mais les ventes progressent grâce à sa filiale de production Newen

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Le groupe de télévision TF1 a vu au troisième trimestre son bénéfice net chuter de 38% à 24 millions d’euros, en raison d’une baisse de ses recettes publicitaires, mais ses ventes ont tout de même progressé grâce à sa filiale de production Newen, a-t-il annoncé jeudi dans un communiqué.

Le chiffre d’affaires consolidé du groupe sur la période a atteint 553 millions d’euros, en progression de 6%, tandis que sa composante publicitaire a diminué dans le même temps de 9% à 328 millions d’euros. TF1 explique cette baisse par la «base de comparaison élevée avec un marché particulièrement porteur en 2021», avec notamment la diffusion de l’Euro de football, et à «une baisse du chiffre d’affaires publicitaire digital» suite à des déconsolidations.

En revanche, le conflit commercial avec Canal+, qui a coupé la diffusion des chaînes de TF1 sur tous ses canaux de distribution, a affecté l’audience des 4 ans et plus, mais n’a que «peu d’effet» sur les cibles commerciales et donc «pas d’impact significatif» sur les comptes, a déclaré le directeur financier de TF1 Philippe Denery, lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes.

«On fera tout pour que tous les foyers français puissent retrouver accès à nos chaînes. C’est notre grand sujet», a-t-il affirmé. Sur la fin d’année, le marché publicitaire s’annonce tendu en raison des effets de l’inflation et de la crise énergétique sur les annonceurs. Mais le groupe espère tirer son épingle du jeu avec la diffusion du Mondial de football et le renouveau de la «Star Academy». La filiale de production Newen a signé en revanche une «très bonne performance» avec des «productions prestigieuses comme «Liaison» pour Apple TV+ et «Marie-Antoinette» pour Canal+». Elle a enregistré sur le trimestre 140 millions d’euros de recettes, en hausse de 87%. Les studios ont également bénéficié d’une croissance externe grâce à la contribution des studios espagnol Izen et allemand Flare, acquis en 2021, et de la prise de participation dans le studio britannique Rise Films en juillet 2022.

Sur ce troisième trimestre, le groupe Bouygues, propriétaire de TF1, a renoncé à fusionner avec M6, faute d’avoir réussi à convaincre l’autorité de la concurrence de l’intérêt de l’opération pour résister à l’essor des plateformes américaines de streaming.Le projet aura coûté cette année à TF1 15 millions d’euros en charges exceptionnelles, qui s’ajoutent à une dizaine de millions d’euros l’année précédente.

Bouygues a rapidement annoncé un changement de gouvernance avec l’arrivée de Rodolphe Belmer, un ancien de Canal+, nommé directeur général à partir de jeudi, et qui sera proposé comme PDG en février 2023. L’actuel PDG, Gilles Pélisson, conservera dans l’intervalle une présidence non exécutive puis sera nommé directeur général adjoint du groupe Bouygues chargé des médias et du développement. A l’inverse, le groupe M6 et ses actionnaires ont confirmé Nicolas de Tavernost à son poste de président du directoire. «Cette période n’est pas propice à des changements rapides de gouvernance», avait déclaré ce dernier mardi, lors de la présentation du chiffre d’affaires du groupe.