Martin Bouygues, P.-D.G. du groupe Bouygues, maison-mère de l’opérateur mobile Bouygues Telecom, a estimé mercredi que l’arrivée d’un quatrième opérateur mobile sur le marché français «poserait un problème» aux autres opérateurs «en terme d’effectifs». «Je m’interroge beaucoup sur ce qui va se passer», a-t-il indiqué lors de la présentation des résultats annuels du groupe, alors que le gouvernement vient de lancer un appel à candidatures pour une quatrième licence 3G. L’arrivée d’un nouvel opérateur surviendrait alors que «le marché est totalement mature», avec 80% de la population équipée d’un mobile, a-t-il noté: cet acteur prendrait donc ses nouveaux clients chez les opérateurs existants. «Cela posera un problème important aux trois autres opérateurs en terme d’effectifs et de personnel», a-t-il estimé, évoquant le «sur-effectif généré» et donc, implicitement, les éventuelles suppressions d’emplois. M. Bouygues a rappelé que les trois opérateurs emploient directement 25 000 personnes en France, dont 7 300 pour Bouygues Telecom. Il a également plaidé pour une «égalité de traitement» entre ce nouvel entrant et les opérateurs existants. Plusieurs candidats potentiels, comme Free et l’opérateur Altitude, ont exprimé leur intérêt mais en demandant des conditions financières plus souples. Le câblo-opérateur Noos-Numéricâble pourrait également se porter candidat. Par ailleurs, interrogé sur la mise en place de la portabilité, qui permettra de garder, sous un délai de dix jours, son numéro d’un opérateur à l’autre, M. Bouygues a jugé que celle-ci leur «sera favorable»: «nous avons toujours milité pour un raccourcissement des délais» de cette portabilité, actuellement de deux mois environ. «La portabilité est une opportunité pour fluidifier le marché, ce qui nous convient très bien», a-t-il dit.
