Orange: gouvernance et rémunération des dirigeants au menu de l’assemblée générale

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La candidature de l’actuel président de Valeo Jacques Aschenbroich au poste de président d’Orange, soutenue par l’État actionnaire et validée fin mars par le conseil d’administration du groupe de télécoms, doit être entérinée par l’assemblée générale des actionnaires, jeudi après-midi.
Le départ contraint de Stéphane Richard, Président Directeur Général d’Orange depuis 2011, condamné en novembre dans l’affaire Tapie/Crédit Lyonnais, avait précipité la nomination d’une nouvelle direction, dans le cadre d’une gouvernance dissociée entre la direction générale et la présidence non exécutive.
Première nommée de ce nouveau tandem : Christel Heydemann, 47 ans, devenue directrice générale début avril. Pour compléter le duo et aller au bout de son mandat de quatre ans à la présidence du groupe, M. Aschenbroich, 67 ans, dépassera nécessairement la limite d’âge, que les statuts de l’entreprise fixent à 70 ans.
C’est pourquoi le conseil d’administration d’Orange va présenter à l’assemblée générale une modification des statuts pour qu’un mandat puisse se terminer au-delà de l’âge limite. Après avoir un temps indiqué vouloir voter contre une telle modification, le conseil de surveillance du fonds actionnarial salarié FCPE Orange actions (6,6% du capital et 10,02% des droits de votes) a décidé de soutenir «par un vote majoritaire» la résolution visant la nomination de Jacques Aschenbroich, a-t-il annoncé dans un communiqué mi-avril. Autre enjeu au menu de l’assemblée générale: le vote sur la résolution concernant les rémunérations des dirigeants.
Initialement sur le départ fin janvier, Stéphane Richard avait obtenu du conseil d’administration une «indemnité exceptionnelle brute» de 475.000 euros pour être finalement resté jusqu’au terme de son mandat.
«Néanmoins, face à l’incompréhension de certains actionnaires qui considèrent que cette attribution n’est pas conforme aux principes qui doivent s’appliquer à la rémunération des mandataires sociaux et que cette modalité aurait dû être prévue et anticipée», M. Richard a décidé de renoncer à cette rémunération exceptionnelle deux jours avant l’assemblée générale, a annoncé Orange. Christel Heydemann, première femme à diriger le groupe, aura un salaire fixe de 900.000 euros par an, inférieur de 50.000 euros à celui de son prédécesseur. Mais sa rémunération globale, part variable comprise, serait en nette hausse pour atteindre entre 1,8 et 2,35 millions d’euros par an, si tous les objectifs sont atteints. Pour le nouveau président du conseil d’administration, la rémunération proposée est fixée à 450.000 euros par an.