Une centaine de députés de la majorité lancent vendredi une campagne numérique contre la surexposition des enfants aux écrans, «le mal du siècle» selon eux, en vue de la co-construction avec le public d’une proposition de loi de prévention.
«Pour les générations qui viennent au monde ou sont éduquées avec cette omniprésence des écrans, c’est à nous qu’il revient de prendre les bonnes décisions pour protéger leur développement», estiment ces parlementaires emmenés par Caroline Janvier (LREM) dans une tribune au «Monde» ce vendredi 10 décembre, jour où ils lancent également un «raid numérique» sur le sujet.
«Un tiers des enfants de 0 à 3 ans prend ses repas devant un écran», qui devient une entrave «à l’acquisition du langage, à la mémorisation des savoirs», soulignent-ils dans ce texte co-signé par la députée LR Virginie Duby-Muller, l’ancien ministre de l’Education Benoît Hamon et le philosophe Gaspard Koenig.
Les écrans «ont aussi une influence néfaste sur le sommeil, l’alimentation, ou encore la gestion des émotions», relèvent-ils, alors qu’entre 3 et 10 ans, près d’un enfant sur quatre passe plus de trois heures par jour devant un écran. Et «les inégalités socio-économiques n’épargnent pas non plus nos enfants sur le sujet: l’usage important des écrans varie notamment selon le niveau d’études des parents, la situation socio-économique et l’âge de la mère».
Les parlementaires lancent la co-construction sur le site purpoz.com d’une proposition de loi pour «une vraie politique de prévention, sensibiliser les parents, former les professionnels, réguler l’utilisation des écrans dans les lieux d’accueil des enfants».
Le texte devrait être déposé fin février à l’Assemblée nationale – il n’aura pas le temps d’être examiné sous ce quinquennat. Ces députés envisagent notamment des recommandations dans les carnets de grossesse et de santé, ou des messages de prévention sur les emballages de tablettes ou téléphones. En novembre 2018, le Sénat dominé par la droite avait adopté en première lecture une proposition de loi similaire pour protéger les tout-petits des écrans. Mais le gouvernement avait jugé à l’époque le texte insuffisamment étayé.