Corinne Masiero, alias «Capitaine Marleau» sur France Télévisions, s’apprête à passer derrière la caméra

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Corinne Masiero, alias «Capitaine Marleau» sur France Télévisions, s’apprête à passer derrière la caméra pour réaliser son premier téléfilm. Encore une façon de l’ouvrir pour une star qui pense que «tout le monde fait tout le temps de la politique». Corinne Masiero, 57 ans, qui est passée par toutes les galères, drogue, rue ou prostitution avant de se reconstruire par le théâtre puis le métier d’acteur, il y a presque trente ans, ne s’arrête jamais : outre le costume de la commandante de gendarmerie la plus célèbre de France, elle multiplie les tournages et donne des concerts punk féministes au sein du groupe «Les Vaginites», dont elle porte un T-Shirt floqué de la punchline «Je ne te sucerai pas les yeux ouverts». Mais si cette championne de la résilience et de l’agit-prop’ (voir son coup d’éclat aux César, entièrement nue sur scène pour dénoncer le sort fait à la culture en pleine pandémie du Covid-19) semble au four et au moulin, elle garde sa ligne directrice : «Pour accepter un projet, il faut que ça défende mes valeurs». «Faut que ça soit pas raciste, pas homophobe, pas sexiste, pas prolophobe», explique la star la plus engagée du petit écran, convaincue qu’on «ne révolutionne pas en demandant la permission !». Consciente que réaliser, «ce n’est pas (son) métier», elle a hésité avant d’accepter de réaliser le téléfilm qu’on lui proposait, une histoire d’amour entre deux adolescentes «sur fond de lutte pour les sans pap’», destiné à une grande chaîne. «J’aime bien tout ce qui est «trashouille» et ne passera pas à la télé», ajoute celle qui avait accédé à la reconnaissance en 2013 en SDF dans «Louise Wimmer», et sera bientôt à l’affiche d’au moins deux nouveaux films : «Rroû», adapté de l’écrivain Maurice Genevoix, et «La Marginale», un road trip sur les départementales en voiture sans permis… Sans compter, en plus de documentaires militants sur #MeToo ou le pouvoir des médias, une autre fiction qui cherche encore un distributeur : «Code Barre», un film «barré et assez fort» sur des employées qui kidnappent leur patron, un «Weinstein des supermarchés»…  «La liberté, c’est pas une chance, faut aller la chercher», poursuit celle qui depuis ses toutes premières figurations (elle a commencé en 1993 sur «Germinal» de Claude Berri) n’a jamais hésité à dire sur les plateaux son «propre texte» plutôt que celui qui est écrit… «C’est ton film ? Eh ben la réplique je vais la dire comme-ci et pas comme ça», s’amute-t-elle. Sur les plateaux comme dans la vie, la Nordiste n’en revient pas que certains «ne se posent pas de questions sur ce qui ne leur convient pas», citant le maquillage, une contrainte sociale qui «n’est pas dans le code civil». «Foutre le grain de sel, dans le Nord on dit le «brin», c’est-à-dire la «merde», eh ben moi, j’adore ça ! C’est ce qui permet de sortir de cette routine, de trouver l’autodérision. Et quand tout le monde est bien calmé, on peut commencer à parler…». Elle a soutenu les «gilets jaunes», mais n’a aucune intention de se lancer en politique : «Je suis super triste (que) tout le monde se fasse avoir par le plus beau discours, celui qu’on laisse parler le plus longtemps, même si dans sa bouche c’est des crapauds… Faut pas se faire avoir par les médias qui sont dirigés par des gens propres sur eux, mais dégueulasses». «Moi, je ne représente personne, je ne parle qu’en mon nom», ajoute l’actrice, neuf mois après son coup d’éclat pour les intermittents aux César, qui lui a attiré «un tsunami de remerciements». «Le contraire, je suis habituée. Mais là, une avalanche de reconnaissance… Je suis retournée voir le psy !».