Les radios libres qui réclament le lancement de la radio numérique terrestre (RNT), sans cesse reportée par le gouvernement, en font une démonstration grand public avec un émetteur installé mercredi pour 2 mois dans la région de Nantes.
Pour le Syndicat national des radios libres (SNRL), en congrès mercredi et jeudi à Nantes, il s’agit d’adresser «un message clair» au CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) et au Ministère de la Culture, en démontrant que «la RNT, c’est possible maintenant» et qu’il n’y a «aucune raison d’attendre encore», a déclaré Pierre Montel, porte-parole du syndicat. «On n’en est plus au stade des expérimentations», a a-t-il ajouté. Cette démonstration, a-t-il précisé, est «multinormes»: elle est effectuée à la fois avec la norme technique retenue par le gouvernement, plus coûteuse que d’autres, mais aussi avec la norme qui a la préférence des radios libres. Enjeu important, le lancement de la RNT, inscrit dans la loi de 2007 sur la modernisation de la diffusion audiovisuelle, était prévu pour fin 2010. Mais, selon le SNRL, le gouvernement tergiverse devant les réticences des principales radios privées qui, affirmant ne pas avoir encore trouvé de modèle économique fiable pour la RNT, ont réclamé un moratoire de 18 mois. Depuis, le gouvernement ne s’est pas exprimé et Frédéric Mitterrand,ministre de la Culture, qui était très attendu sur le sujet au congrès du SNRL, s’est fait représenter à Nantes, au grand dam des congressistes. Si les principales radios privées s’opposent à l’introduction de la RNT en France, «c’est uniquement pour profiter de 18 mois de plus de non partage du marché publicitaire», a dénoncé Pierre Montel.
La RNT à Nantes a été symboliquement lancée par 2 membres du CSA, Rachid Arhab et Alain Méar. Cette démonstration grandeur nature va permettre aux auditeurs dotés d’un appareil radio adapté de recevoir une douzaine de radios avec la qualité de son propre au numérique.
