«L’Express» veut sortir du rouge en 2022 et doubler le nombre de ses abonnés ces prochaines années en accélérant sa numérisation et en développant podcasts et vidéos, a annoncé jeudi Alain Weill, président de l’hebdomadaire, lors d’une rencontre avec des journalistes. En juin, lorsqu’il avait annoncé lâcher les commandes de l’opérateur français SFR et d’Altice Media (RMC et BFMTV), M. Weill avait promis que son prochain projet-phare serait la relance du magazine d’actualité fondé en 1953. Son ambition: retourner aux bénéfices l’an prochain après avoir commencé à remonter la pente. Cette année, les pertes d’exploitation devraient être comprises entre 3 et 5 millions d’euros, après 6 millions en 2020 et 12 millions en 2019. Il espère aussi passer de 100.000 abonnés (à l’exemplaire papier mais aussi numérique) à 200.000, idéalement en 2023 pour les 70 ans du journal. Avec l’hebdomadaire britannique «The Economist» comme modèle, il veut resserrer la cible de ses lecteurs et s’adresser aux leaders d’opinion, et se positionne clairement comme un journal libéral. Pour mener à bien la relance du magazine, fondé par Jean-Jacques Servan-Schreiber et Françoise Giroud, la rédaction (65 journalistes) a été rajeunie et pour moitié renouvelée ces deux dernières années. En plus de certains piliers thématiques, comme la politique, l’économie, les affaires étrangères, «l’Express» compte approfondir trois grands sujets: la transformation numérique, la transition écologique et les sciences. Pour attirer de nouveaux lecteurs, «L’Express» compte sur ses podcasts – diffusé chaque jour sur un sujet en particulier -, ses newsletters (l’une à 7h00 du matin, puis une autre à 18h00), ainsi que sur ses «masterclass». Il s’agit de longues vidéos diffusées à partir de 2022 au rythme d’une par mois où un dirigeant d’entreprise ou un homme politique racontera son parcours. «Ce qui pourrait être un premier pas vers la télévision», a dit M.Weill. Le prix de l’abonnement à l’hebdomadaire – qui est passé au printemps de 4,90 à 5,90 euros en kiosque – serait amené à être augmenté si l’on fait usage de tous les services annexes. Agé de 60 ans, M. Weill, avait racheté en 2019 «l’Express» au groupe Altice, demeuré actionnaire minoritaire du titre.