M6 propose ce jeudi à 21h05, «Chernobyl» (5X52’), une série multi-récompensée et encensée par la critique, suivie d’un documentaire poignant, «La bataille de Tchernobyl» à 23h20. L’occasion de faire un point avec Christine BOUILLET, Directrice de la programmation de M6.
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Pourquoi s’être positionné sur «Chernobyl», une série fortement plébiscitée?
Christine BOUILLET
Nous nous sommes positionnés très en amont sur la base d’une conviction artistique. Nous avons visionné la série en 2019 quand elle est passée sur la chaîne anglaise Sky. Notre coup de cœur a été immédiat. Nous avons perçu dans «Chernobyl» un soin tout particulier apporté à la réalisation. Il y avait aussi cette ambition très minutieuse de retracer les événements de cette catastrophe avec une dramaturgie facile à suivre, comme un thriller. Nous avons rapidement entamé les négociations auprès des ayants droit pour l’acquérir. Certes, les séries pointues sont généralement destinées aux plateformes ou aux chaînes payantes, mais on voit bien que le public aime de plus en plus les regarder. Tant que le sujet reste accessible et parle aux gens, ça nous intéresse en tant que chaîne gratuite historique. Selon les générations, la catastrophe de Tchernobyl symbolise des choses assez différentes : une sorte de terreur enfantine pour les plus jeunes ou un souvenir ancré dans les mémoires pour les plus anciens.
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Programmer «Chernobyl» reste un choix surprenant de M6, bien loin de «NCIS». Non ?
Christine BOUILLET
C’est exact ! C’est est un choix qui peut surprendre, mais surtout un risque que nous assumons. M6 est la chaîne de toutes les séries. L’année dernière, nous avions diffusé avec succès «Why Women Kill», une série pourtant inconnue et exigeante issue d’une plateforme payante. Portée par Marc Cherry, le créateur de «Desperate Housewives», on a vu que le public suivait. On s’est donc dit qu’il fallait prendre des risques dès lors que nous avions des coups de cœur.
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Les chaînes historiques s’ouvrent de plus en plus à des séries exigeantes…
Christine BOUILLET
La tendance s’est généralisée, en effet ! On le constate depuis un certain nombre d’années. Les goûts du public s’affinent. L’habitude de regarder des séries plus exigeantes mêlée à l’évolution de la qualité des productions font que ces nouveaux modes de récits s’imposent. La série n’est plus un genre sous-évalué, ni regardé de haut. Ses lettres de noblesse sont établies. En tant que diffuseur, nous tentons de plus en plus de choses. Et comme le succès est au rendez-vous, nous sommes motivés à l’idée de poursuivre cette dynamique.
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Y-a-t-il d’autres acquisitions de prévu ?
Christine BOUILLET
On ne s’interdit rien. Nous avons quelques séries dans notre viseur. Mais dès que nous faisons l’acquisition de mini-séries événements et multi-récompensées, nous construisons des soirées continues. Voilà pourquoi, quand nous avons eu la certitude de récupérer «Chernobyl», nous avons cherché des documentaires liés à la catastrophe. Ce jeudi 27 mai à 23h20, nous proposons «La bataille de Tchernobyl» (Play Film), un film documentaire ambitieux et émouvant réalisé en 2006, qui allie les témoignages et images d’archives. C’est vraiment un documentaire de référence. Le 3 juin, nous programmons «Retour à Tchernobyl» (EndemolShine UK), un autre documentaire mais cette fois-ci en immersion avec Ben Fogle. Diffusé le 4 mars 2021 sur Channel 5, le documentaire a réalisé d’excellentes audiences en réunissant 2,4 millions de téléspectateurs, classant la chaîne leader sur les deux cibles (14% sur les 4+ / 18% sur les 16-34 ans).