Hier matin, France Télévisions présentait à la presse son ambitieux dispositif autour des événements sportifs de cet été. De Roland Garros (30 mai-13 juin) au Tour de France (26 juin-18 juillet), en passant par les Jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo (23 juillet-8 août), comment le service public s’est-il mis en ordre de marche? A quelles contraintes sanitaires ont-ils dû faire face ? Quelle est l’ambition du groupe public à l’avenir pour les droits sportifs ? Réponse avec Laurent-Éric LE LAY, Directeur des Sports de France Télévisions.
MEDIA +
Comment envisagez-vous cet été de sports sur France TV ?
LAURENT-ÉRIC LE LAY
De Roland Garros au Tour de France en passant par les JO, nous mettons en place des dispositifs très particuliers qui révèlent le savoir-faire de la rédaction des sports et son expertise sur l’ensemble des disciplines. Plus de 50 consultants-experts sont à pied d’œuvre.
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Des événements quelque peu chamboulés par les conditions sanitaires ?
LAURENT-ÉRIC LE LAY
Oui, notamment avec l’absence de public. Le rendu est un peu différent, tout comme nos conditions de travail. Néanmoins, je veux que ça n’impacte ni les téléspectateurs, ni la qualité des retransmissions. Quand on réalise les commentaires du Tour de France depuis Paris, j’ose espérer que le public ne s’en rend pas compte. En revanche, pour les commentateurs, il est fondamental de conserver ce lien avec les sportifs et l’événement. Le cas échéant, nous verrons comment envoyer moins de monde sur des compétitions sportives pour contribuer, et c’est important pour nous, à réduire notre empreinte carbone.
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Un mot sur le Tour de France ?
LAURENT-ÉRIC LE LAY
Les 21 étapes seront produites et retransmises en intégralité. Le «Village Départ» du Tour de France a été remplacé par l’intégralité de la course. La bascule entre France 2 et France 3 continue de très bien fonctionner puisque le public suit intégralement. En 2020, 39,6 millions de téléspectateurs ont vu au moins une minute du Tour de France. L’émission «Vélo Club», présentée par Laurent Luyat en compagnie de toute l’équipe, reviendra sur les grands moments de la journée.
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Amazon Prime s’est positionné sur Roland Garros. Qu’en pensez-vous?
LAURENT-ÉRIC LE LAY
La plupart de nos événements sportifs ont toujours été co-diffusés avec des acteurs payants. Cela participe au financement des droits et cela garantit une diffusion complémentaire. Amazon est un nouveau partenaire. Parmi les GAFA, c’est l’acteur ayant la stratégie la plus aboutie et affirmée dans le sport. La plateforme s’est positionnée sur les matchs du soir de Roland Garros, affiches sur lesquelles il nous était difficile de nous positionner du fait de l’avenir incertain de France 4 à l’époque. Cette année, on récupère la diffusion du tournoi dès 11h (contre 15h habituellement). A voir maintenant comment Amazon diffusera et promouvra l’événement.
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Les audiences de Roland Garros sur France TV étaient moins puissantes l’année dernière …
LAURENT-ÉRIC LE LAY
Cela reste un rendez-vous qui génère toujours autant de «reach» : 38,1 millions de Français l’ont suivi en 2020. Le public est peut-être un peu plus sélectif en fonction des matchs, ce qui explique la variation des audiences.
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Avec les JO de Tokyo, la couverture de France Télévisions sera-t-elle totale ?
LAURENT-ÉRIC LE LAY
France 2, France 3 et France 4 seront en continu 20H/24 pour proposer l’intégralité des Jeux Olympiques. Toutes les épreuves seront sur le numérique. Tous les soirs de 17h35 à 18h30 dans «Le Mag» sur France 2, Laurent Luyat reviendra avec les journalistes et consultants de France tv sport sur les épreuves de la journée, et accueillera sur le plateau tous les médaillés olympiques français. Sur France 3, on retrouvera tous les jours le magazine «TLS spécial JO» à 20h45, et le dimanche le magazine «Stade 2» à 20h05, réalisés à Tokyo.
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Comment renouvelle-t-on le traitement du sport à la TV ?
LAURENT-ÉRIC LE LAY
Nous faisons beaucoup d’innovations technologiques à la réalisation avec l’achat de nouvelles caméras UHD/4K capables de faire des gros plans sur les sportifs et qui donnent des images assez époustouflantes. Les caméras araignées sont utilisées depuis deux ans sur Roland Garros et nous avons placé des caméras sur le filet pour proposer d’autres angles. Chaque année, nous cherchons à innover. Nous préparons le futur avec la réalité virtuelle et nous travaillons le son. Entendre les joueurs et les coachs sur le terrain, ça apporte une immersion supplémentaire. Proposer cela serait un grand pas en avant.
MEDIA +
Quelle est votre stratégie à moyen terme sur le sport à France TV?
LAURENT-ÉRIC LE LAY
Nous avons arrêté la Coupe de la Ligue parce que nous pensions que ça ne correspondait plus aux attentes du public. Ensuite, nous voulons accélérer l’offre digitale. D’abord sur l’information sportive qui trouve sa place dans le portail franceinfo. Mais aussi sur les événements qui s’installent sur france.tv. Nous diffusons de plus en plus de compétitions indépendantes de ce que nous faisons sur la télévision linéaire. C’est le cas des championnats d’Europe indoor d’athlétisme, de natation, les tournois qualificatifs olympiques, etc. On cherche à fidéliser de nouveaux spectateurs à travers le sport féminin et les nouvelles disciplines des JO comme l’escalade sportive, le skateboard, le surf et le karaté. Voilà pourquoi nous travaillons sur la proximité, le sport en région et en outre-mer. Cette stratégie globale va également s’exprimer à travers les JO de Paris 2024, un objectif capital pour France Télévisions. Nous multiplierons ainsi les initiatives éditoriales en parlant des sportifs, de leur préparation, à travers différents types de programmes.
