Médias: les contenus payants sur Internet, une idée illusoire selon Ringier

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    Générer des revenus en rendant les contenus des journaux sur Internet payants est une idée «illusoire», a estimé le patron de Ringier, l’un des plus importants groupes de presse suisse, alors que plusieurs grands journaux dans le monde ont choisi cette option.
    «Je crois que c’est une idée illusoire de pouvoir demander pour chaque contenu de l’argent et de croire que l’on va pouvoir réaliser des revenus substantiels» avec cette stratégie, a indiqué le directeur général de Ringier, Christian Unger. «Le concept de l’Internet est d’avoir des informations gratuites et vous pouvez seulement demander de l’argent pour des contenus qui sont exclusifs ou d’une qualité tellement élevée que les clients vont voir la différence avec les contenus gratuits», a-t-il ajouté. En rendant les sites Internet des journaux payants, ces derniers risquent de perdre «une grande quantité de visiteurs», a averti M. Unger. Les médias, à la recherche d’alternatives pour contrer la baisse des revenus traditionnels dans la publicité et les abonnements, peuvent cependant «gagner beaucoup d’argent avec les services de transaction», les bourses d’échange ou de vente sur Internet, a-t-il souligné. Plusieurs journaux ont récemment rendus payants leurs contenus sur Internet.
    Les sites du quotidien britannique «The Times» et de sa version dominicale «The Sunday Times» deviendront ainsi payants à compter de juin. Mais de nombreux titres, réticents à passer au modèle tout-payant par peur de faire fondre leur audience en ligne, ont préféré adopter un modèle semi-gratuit («freemium»), comme celui du «Financial Times». En France, c’est notamment le cas du «Monde», de «Libération» et depuis peu du «Figaro». Aux Etats-Unis, le prestigieux «New York Times» vient également d’adopter ce modèle.