Entretien avec Catherine Nayl, Directrice de l’Information de TF1. Elle revient sur les innovations mises en place par la chaîne et sa vision de l’information à la télévision.
MEDIA +
Proposer un magazine d’information tel que «Haute Définition» hier soir en Prime Time, c’était un pari crucial pour TF1 ?
CATHERINE NAYL
C’est un pari que nous assumons totalement et qui rentre dans la lignée de ce que TF1 propose de mieux en terme d’information. En ce sens, il était essentiel d’offrir à nos téléspectateurs un magazine d’enquête sur les mutations de notre société. Les équipes d’Emmanuel Chain travaillent d’ores et déjà sur le prochain numéro de «Haute Définition» qui arrivera avant cet été.
MEDIA +
Dans le cadre de l’émission «Harry Roselmack en immersion» le présentateur est parti à Marseille, à la rencontre de jeunes salafistes, une communauté musulmane qui fait débat en France. Comprenez-vous que ce débat puisse faire polémique ?
CATHERINE NAYL
Il ne faut rien s’interdire. C’est un travail journalistique méticuleux et très précis qui sera diffusé le 12 avril à 23h20 et qui a été réalisé par les équipes d’Harry Roselmack et de TF1 Productions. Pour info, une 3ème émission est déjà en cours de tournage…
MEDIA +
Le Groupe TF1 donne un coup de pouce à l’emploi du 12 au 18 avril 2010. TF1, la nouvelle agence du travail ?
CATHERINE NAYL
Heureusement que nous n’avons pas cette prétention ! En revanche, nous réalisons un travail de service public où les rédactions (TF1, LCI, TF1 News) se mobilisent une nouvelle fois pour aider les téléspectateurs à la recherche d’un emploi.
MEDIA +
«Sept à Huit» a été renouvelé jusqu’en 2012. Des aménagements substantiels auront-ils lieu dans cette émission ?
CATHERINE NAYL
Pas de changements substantiels à prévoir. Il règne un climat de confiance qui prospère d’année en année dans «Sept à Huit». Je me réjouis des résultats d’audience et du travail de longue haleine effectué sur cette marque.
MEDIA +
Vous avez qualifié la sanction mise en place par le CSA d’«assez injuste» en ce qui concerne la lecture des communiqués imposés à l’antenne. Quel bilan tirez-vous de cette affaire ?
CATHERINE NAYL
Cette affaire est dernière nous.Néanmoins, je mettrai toujours en avant le travail rigoureux et précis réalisé par nos équipes de journalistes. Pour rappel, nous réalisons 40 sujets quotidiens pour les journaux de TF1, soit plus de 15.000 reportages par an. Nous ne sommes pas des robots et il peut y avoir, à un moment donné, une image ou une information non désirée qui soit diffusée.
MEDIA +
A la rentrée dernière, la rédaction était inquiète de «l’intensité du travail», des «économies faites au détriment de la qualité des reportages», et de la «mutualisation des équipes entre TF1 et LCI». Quelles sont les décisions mises en place pour remotiver les troupes ?
CATHERINE NAYL
Nous avons pour mission d’accompagner les journalistes afin qu’ils saisissent au mieux la vision globale du groupe. J’essaie de m’appliquer pour expliquer que la mutualisation des rédactions doit s’effectuer dans un esprit de diversité de nos cultures de chaînes généralistes et d’information, sans oublier la culture du web et de la radio. Nous mettons en place des synergies afin d’être résistants dans la stratégie que nous pensons être la bonne.
MEDIA +
Comment doit-on élaborer l’information télévisée de demain ?
CATHERINE NAYL
Nous devons tenir compte des habitudes et des comportements en termes de consommation des citoyens français. Dans un monde où tout semble se dématérialiser, il est important d’avoir des visages et des rendez-vous identitaires tout en étant conscient du rôle de lien social de nos journaux.