Lancement de Darklight Content, le premier studio de création français de contenus horrifiques, dirigé par Jacques Kluger. Ce dernier s’est entouré de Xavier Couture, Jean-Luc Berlot (Adline Group) et Frank Soloveicik pour construire le studio. Pour nous en donner les détails, et évoquer les projets en cours, média+ s’est entretenu avec Jacques KLUGER & Xavier COUTURE, respectivement Directeur et Associé de Darklight Content.
MEDIA +
Conçu comme un pôle de création, comment Darklight Content marque-t-il sa différence ?
JACQUES KLUGER
Notre studio a été fondé en 2018 et notre activité a véritablement débuté en 2019. Sur la base d’une ligne éditoriale clairement identifiée, j’ai eu la chance de rencontrer Xavier Couture et Jean-Luc Berlot pour m’accompagner dans cette aventure. Ces derniers ont donné à Darklight Content l’accélération et la force d’investissement dans l’expansion de nos projets (films et séries) horrifiques et fantastiques positionnés sur des sujets ancrés dans la culture européenne à vocation internationale.
MEDIA +
Répondez-vous à un besoin du marché ?
JACQUES KLUGER
En France, il n’y a pas de studio dédié à ce positionnement. Darklight Content fédère des talents (auteurs, réalisateurs, producteurs exécutifs) experts dans l’horrifique et le fantastique. Ce traitement par l’horreur nous permet d’aborder la narration et la trajectoire des personnages différemment.
MEDIA +
Pourquoi se positionner sur les contenus horrifiques ?
XAVIER COUTURE
J’ai une sensibilité particulière pour le cinéma de genre. J’ai été un spectateur assidu d’un certain nombre d’œuvres de fiction qui ont marqué ma vie de cinéphile. Le film d’horreur a été souvent déprécié comme étant un genre mineur. Or, à mes yeux, l’horreur est une manière d’aborder l’âme humaine, nos psychologies, nos sociétés, avec un prisme extrêmement typé qui raconte la magie du monde avec une réelle précision. Les capacités d’expression sont tellement affranchies des règles habituelles de la narration, qu’elles permettent de renvoyer aux fantasmes, aux angoisses et aux joies. Dans le fond, si vous aimez la vie, vous aimerez les films d’horreur. C’est un moyen cathartique de regarder les choses. La survie dans les films d’horreur, c’est une manière d’interroger la vie.
MEDIA +
Force est de constater que les contenus horrifiques sont plutôt segmentants. Les diffuseurs historiques commencent-ils à s’y intéresser ?
JACQUES KLUGER
De plus en plus ! C’est un genre qui intéresse tous les types de supports : du cinéma aux plateformes en passant par les chaînes historiques et même le podcast. L’horreur et le fantastique permettent d’aborder les questions de société. C’est un vecteur d’émotion incontournable. Les diffuseurs s’attachent aussi aux mythes et aux légendes qui font notre culture française et européenne. Évidemment, le curseur va s’adapter en fonction du type d’audience à laquelle vous vous adressez.
XAVIER COUTURE
Même si les chaînes généralistes restent des acteurs importants du monde audiovisuel, je crois profondément que l’émergence des plateformes de streaming et l’évolution des modes de consommation nécessitent une plus grande spécialisation et une identification des œuvres. Sur le segment du film d’horreur, il y a peu d’acteurs. Il me semblait important que l’on propose une offre très claire avec un positionnement immédiatement repéré par les diffuseurs.
MEDIA +
La littérature horrifique est très riche. Détenez-vous des droits d’adaptation ?
JACQUES KLUGER
La richesse de l’offre en littérature nous a conduits à acquérir un certain nombre de droits. C’est le cas de de «Toutes blessent, la dernière tue» de Karine Giébel qui traite de l’esclavage aujourd’hui en France, que nous adaptons avec WeMake. Darklight a acquis les droits d’adaptation des ouvrages d’Olivier Barde-Cabuçon autour du personnage du «Commissaire aux morts étranges». Ça se passe au milieu du 18ème siècle quand Louis XV nomme un jeune chevalier commissaire aux morts étranges pour aborder les phénomènes non expliqués.
XAVIER COUTURE
Nous avons un fonds patrimonial absolument vertigineux autour de ces thématiques horrifiques dans la littérature française et européenne. La BD offre aussi un champ d’exploration presque sans limite pour le domaine du cinéma ou de la série horrifique. Voilà pourquoi Darklight Content travaille sur l’adaptation des six volumes de la BD «Alice Matheson», en coproduction avec Elephant Story. C’est un mixe entre le monde des zombies et l’univers d’une serial killeuse.
MEDIA +
Sur le marché US, les films d’horreur sont très rentables…
XAVIER COUTURE
Nous ne sommes pas opposés à ce que les films soient assortis d’une belle rentabilité. Nous savons que ce genre répond à un besoin du marché.
MEDIA +
Avez-vous d’autres projets ?
JACQUES KLUGER
Nous préparons l’adaptation des ouvrages de Danielle Thiéry pour 13ème Rue. C’est une occasion de faire du David Fincher en France en travaillant le roman noir à l’écran. Darklight Content produit actuellement pour Salto la série «Urbex Horror Stories» en coproduction avec Troisième Œil.