Mélo qui a tiré des larmes à des millions d’Américains, «This is us» aura dès lundi une version française sur TF1, «Je te promets», antidote à la morosité ambiante, même si le projet fait hurler certains fans de l’original.Difficile de résumer l’intrigue de ce drame familial, aux nombreux rebondissements, qui brasse moult sujets de société de la grossophobie au racisme. La série démarre le jour de l’anniversaire de Paul (Hugo Becker), trentenaire habitant près de La Rochelle en passe d’avoir des triplés avec Florence (Camille Lou). De leur côté, Mathis (Narcisse Mame), un trader noir et père de famille à la recherche de son géniteur, Maud (Marilou Berry), une jeune femme en surpoids et son jumeau Michaël (Guillaume Labbé), joueur de l’OM en fin de course, fêtent également leurs 38 printemps. Les fans de «This is us» connaissent déjà les liens qui les unissent. Pas les profanes, assez nombreux pour justifier un remake, selon la Une. Diffusée en France sur Canal+, Amazon Prime et sur M6 cet été, «This is us», énorme succès outre- Atlantique depuis 2016, reste inconnue «du grand public dans sa majorité», assure la directrice artistique de la fiction française de TF1, Anne Viau.
Pas une «contrefaçon» : La série dispose tout de même d’une solide base de fans, en témoignent les commentaires indignés qui se multiplient sur les réseaux sociaux depuis que TF1 communique sur sa nouvelle série. «Ptdr (pété de rire) TF1 zéro scrupule», lance ainsi une internaute sur Twitter, dénonçant une «grosse contrefaçon». «On touche pas à cette série», abonde une autre. Droite dans ses bottes, Anne Viau ne voit pas «pourquoi on se priverait d’une bonne histoire, aux thématiques extrêmement fortes et universelles comme l’amour, la famille, la transmission, l’acceptation de soi, sous prétexte que c’est une adaptation». A l’origine du projet, la productrice Aline Panel, touchée par «This is us» à un «moment particulier dans l’histoire de sa famille», explique-t-elle. La quadra s’est battue pour obtenir les droits d’adaptation auprès de la Fox. Puis elle a été approchée par TF1, à qui elle a imposé une condition: pouvoir créer 12 épisodes de 52 minutes, un format inhabituellement long pour la chaîne, qui en proposera deux par semaine en prime time. «C’était éditorialement très important», justifie Aline Panel, d’autant que le «deal avec la Fox» l’engage à suivre la trame globale de chaque saison – de 18 épisodes – de «This is us».
Feel good : Ecrite pendant un an par deux auteurs (Brigitte Bémol et Julien Simonet) dirigeant sept scénaristes, «Je te promets» parvient à respecter cette règle en évitant le pur copier-coller. Ses principaux ajustements ont trait aux professions des personnages. Le joueur de foot remplace ainsi l’acteur de sitcom de la série d’origine. La question du surpoids, plutôt que de l’obésité morbide, est également abordée différemment, tout comme celle de «l’intégration des immigrés noirs dans la France post-coloniale, très différente de celle des Afro-Américains», explique Aline Panel. Les thèmes comme le racisme, la grossophobie ou le chômage y sont traités sans détours, dans une fiction moins larmoyante que l’originale, parsemée de références caractéristiques de la France des 40 dernières années. De Mitterrand à Coluche en passant par «Hélène et les garçons», la série, qui alterne flash-back et moments présents, joue aussi à fond la carte de la nostalgie, en s’appuyant sur des images d’archives et des chansons très franco-françaises, comme… «Je te promets» de Johnny Hallyday.