L’attribution de chaînes bonus aux groupes privés TF1, M6 et Canal+, prévue dans la loi sur la télévision du futur, «va perturber les équilibres», a estimé Philippe Santini, directeur général de France Télévisions Publicité, dans un entretien paru dans le «Monde» daté de samedi. «Les nouveaux entrants de la TNT (télévision numérique terrestre) ont investi dans un cadre défini, puis ce cadre change», a déclaré le patron de la régie publicitaire du groupe France Télévisions. «La TNT devait permettre à de nouveaux entrants d’arriver sur le marché de l’audiovisuel. On va retrouver la situation oligopolistique que nous connaissions auparavant», a ajouté M. Santini. Philippe Santini rappelle que TF1 avait pris en décembre une participation dans le groupe de télévision AB Groupe, propriétaire de chaînes de télévision (RTL 9, NT1 disponible sur la TNT …). L’Assemblée a adopté mercredi soir le projet de loi sur la télévision du futur, qui prévoit, entre autres, d’accorder une chaîne «bonus» aux opérateurs historiques privés TF1, M6 et Canal+, en compensation du passage au tout numérique. Pour 2006, le directeur général de France Télévisions Publicité table sur une hausse de 6% des recettes publicitaires des chaînes du groupe France Télévisions. Interrogé sur le succès de TF1 et M6 à capter une bonne partie des nouvelles recettes publicitaires apportées par le secteur de la distribution, M. Santini a répondu: «Certains se précipitent pour annoncer des résultats. Je pense que c’est sur six mois, voire une année, qu’il faudra juger. Nous anticipons une part de marché de 20%». Il compte notamment sur les enseignes spécialisées, tels que le bricolage. Le secteur de la distribution est autorisé à faire de la publicité à la télévision depuis le 1er janvier 2007.
