«WandaVision»: les super-héros Marvel de retour via une sitcom en noir et blanc

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Lorsque les Avengers ont fracassé le box-office mondial en 2019 avant de tirer leur révérence, personne ne pouvait prédire que la saga des super-héros Marvel se poursuivrait via une sitcom en noir et blanc accumulant les références kitsch aux années 1950 et intitulée «WandaVision». Mais le monde a bien changé depuis qu’Iron Man et ses amis en costumes moulants l’ont sauvé (temporairement) dans «Avengers: Endgame», battant le record historique de recettes pour un long-métrage avant de boucler certains points restés obscurs dans «Spider-Man: Far From Home». Lancée en 2008, la franchise au succès planétaire a subi, comme toute l’industrie du cinéma, un brusque coup d’arrêt avec la pandémie de coronavirus qui a provoqué la fermeture des cinémas et entraîné le report de la sortie de «Black Widow» et d’autres films déclinant la saga. Parallèlement, le groupe Disney qui détient Marvel a dépensé des milliards pour placer ses super-héros et autres franchises mondiales sur sa plateforme de vidéo à la demande Disney+, dans un bras de fer acharné avec ses concurrents Netflix et HBO Max. C’est ainsi que «WandaVision», série des plus excentriques qui sort vendredi sur Disney+, se retrouve à la pointe de l’ «univers cinématographique» Marvel. Ses principaux protagonistes sont Wanda Maximoff (Elizabeth Olsen), la «Sorcière rouge», et l’androïde Vision (Paul Bettany), 2 héros déjà présents chez les Avengers mais relativement secondaires. Dans «WandaVision», on retrouve, sans explication aucune, le couple marié et filant le parfait amour dans une banlieue américaine des années 1950, une vie qui semble tout droit sortie d’un épisode de «Ma sorcière bien aimée», rires pré-enregistrés compris. Certes, Wanda et Vision ont toujours leurs super-pouvoirs mais au lieu de combattre des menaces venues de l’espace, ils se consacrent à des collectes de fonds pour l’école ou des réunions du comité de quartier. Si cela vous semble déstabilisant et loufoque, c’est fait exprès. «Lorsque j’ai entendu le résumé de la série pour la 1ère fois, je suis resté sans voix», reconnaît le réalisateur, Matt Shakman. «Il y a tant de séries disponibles en streaming en ce moment. Trouver quelque chose de si spécial, qui semble n’avoir jamais été fait auparavant, c’est vraiment rare. Et WandaVision est vraiment comme ça», assure-t-il. Les apparences sont bien sûr trompeuses et les auteurs du show Marvel ne sont pas tombés sur la tête. Le mystère autour de la présence de Wanda et Vision dans leur charmant pavillon est soigneusement entretenu et certains voisins semblent en savoir bien plus qu’ils ne le devraient. Les bandes-annonces laissent penser que la série va à un moment se projeter dans le futur et renouer avec les scènes d’action prisées des fans, sur un écran en couleurs. Les premiers épisodes sont fortement teintés d’humour, notamment dans les scènes où le couple tente de préserver ses secrets des voisins trop curieux. Les films Marvel «sont hilarants et c’est vraiment une grande partie de leur recette secrète», estime Matt Shakman. Au-delà des gags, les passionnés de Marvel ont surtout hâte de savoir ce qu’il est advenu de leurs héros préférés. Or, si Marvel a déjà produit de nombreuses séries télé, «WandaVision» est la 1ère à s’insérer dans l’intrigue, très complexe, développée par les films dans cet univers partagé. Les fans multiplient par exemple les théories, parfois rocambolesques, permettant d’expliquer pourquoi Vision est de retour dans la série après avoir été tué en 2018 dans le film «Avengers: Infinity War». «WandaVision» n’est que la 1ère d’une douzaine de séries Marvel annoncées par Disney. Le numéro un mondial du divertissement espère ainsi renouveler la recette qui a fait le succès de la série «The Mandalorian» dérivée de l’univers «Star Wars», qui a dopé les abonnements à la plateforme Disney+.