Léonie était réticente à fêter Noël loin de chez elle, mais elle accepte un voyage en Laponie et fait la connaissance d’Alex, riche célibataire un peu bourru. Saura-t-il lui réchauffer le coeur? C’est tout l’enjeu d’une des nombreuses romances de Noël de cette année… en livre. Bien ancré dans le paysage audiovisuel, sous forme de téléfilm, c’est aussi un genre en littérature, avec ses contraintes et ses auteurs stars, mais toujours son «happy end». «J’écrivais la mienne en été, quand il faisait vraiment très chaud. Il faut savoir se mettre dans l’ambiance neige, sapin, cadeaux», dit Emily Blaine, l’une des vedettes des éditions Harlequin (groupe HarperCollins). Le résultat s’intitule «T’embrasser sous la neige», sorti mi-octobre, où, dès le 4ème de couverture, le lecteur aura compris que Juliette va être séduite par Evan, chanteur de rock de son état. Ou plutôt: la lectrice. «C’est une littérature spécifique, un milieu ultraféminin. On se connaît entre auteurs femmes. Et on connaît notre public: des femmes, qui lisent beaucoup», selon l’écrivain, cadre à la SNCF dans le civil. Emily Blaine a dépassé en novembre la barre des 600.000 exemplaires avec l’ensemble de son oeuvre. «Je ne cherche pas la notoriété comme écrivain. Je l’assume: je fais de la romance. Et je vais continuer, parce que j’y prends beaucoup de plaisir!». Mais celles qui revendiquent d’être les «pionnières en France», depuis 2016, ce sont 6 romancières regroupées sous le nom de «Team RomCom» (l’équipe comédie romantique). «On fait vivre une longue tradition. La comédie romantique française, c’est Molière, Marivaux, Beaumarchais, Sacha Guitry… Et le livre de Noël existe depuis longtemps aussi. Chez mon libraire, je viens de tomber sur «Cadeaux de Noël», de Colette», explique Tonie Behar, qui publie avec ses 5 complices «Noël Actually» (éditions Charleston). Les nouvelles de ce recueil tentent de bousculer le canon du genre, le téléfilm pour la chaîne américaine Hallmark, créée par un éditeur de cartes de voeux. «Avec nous, ce n’est pas la fille de 30 ans sur ses talons hauts qui revient dans la petite ville de son enfance et tombe amoureuse du bûcheron. On sort du cadre, moi par exemple avec une héroïne gardienne d’immeuble de 64 ans», dit la romancière.Les personnages changent, certains schémas restent. «On le retrouve partout: la rencontre, le conflit, une phase de déni où l’héroïne refuse de reconnaître l’amour, des complications de tous ordres. Et à la fin, la résolution, le happy end», souligne Magali Bigey, maître de conférences à l’université de Franche-Comté, qui avait écrit une thèse sur le roman sentimental. D’après elle, le lectorat se recrute dans toutes les classes sociales, bien plus que la littérature publiée chez Gallimard, plus élitiste. Et «la romance prend tout son sens à l’approche de Noël, une période où l’on se crée un cocon et où on est supposé s’aimer, se rapprocher des autres, résoudre les conflits. Encore plus cette année, où ces livres vont faire voyager des lectrices qui n’en auront pas l’occasion», ajoute l’universitaire. Léonie et Alex se rencontrent ainsi à Roissy, et tomberont amoureux en Laponie suédoise. Ces jeunes gens sont les héros de Marie Lerouge, dans «Le Jour où j’ai failli ne pas t’aimer», auto-édité en livre électronique chez Amazon. L’autrice, ancienne journaliste, n’y est jamais allée, mais s’est solidement documentée. «La lectrice attend une fin heureuse, donc l’important c’est le chemin par lequel on l’y emmène. Et elle veut avant tout rêver. Comme moi je rêve d’aller voir les aurores boréales», confie-t-elle. Le prix de lancement, avant la sortie le 24 novembre, défiait toute concurrence: 0,99 euro. «Amazon est très décrié, bien sûr, mais c’est le seul éditeur qui rémunère l’auteur à 70% du prix», remarque Marie Lerouge.
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