Excellente rentrée pour France Inter et franceinfo

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Avec la crise sanitaire et le télétravail, les Français ont été moins nombreux à écouter la radio à la rentrée. Mais France Inter maintient sa 1ère place, devant RTL, et franceinfo se rapproche du podium, selon les chiffres de Médiamétrie publiés jeudi. Sur la période septembre-octobre, les radios dans leur ensemble ont rassemblé 40,9 millions d’auditeurs, contre 41,5 un an plus tôt. La faute au télétravail, qui pèse sur l’écoute en voiture ou dans les transports en commun. Dans cette rentrée bousculée par le Covid-19, France Inter a vu son audience cumulée progresser de 0,8 point par rapport à un an plus tôt, à 12,5%, confortant son statut de station la plus écoutée du pays, devant RTL (-0,3 point à 11,1%). «C’est un résultat dont nous sommes fiers, mais qui nous donne aussi une grande responsabilité», a commenté  Laurence Bloch, la directrice d’Inter. «Dans une période difficile, les Français trouvent dans France Inter un refuge, pour être informés et accompagnés mais aussi parce qu’ils savent qu’on va pouvoir se marrer ensemble». RTL, la station généraliste du groupe M6, réalise sa 2ème meilleure rentrée historique en pda, à 12,7% (+0,1 point). «C’est une très belle rentrée pour les radios du groupe, bien qu’elles aient été bousculées par la crise sanitaire, puisque leur part d’audience totale progresse», déclare Régis Ravanas, DG des activités audio du groupe. Avec «une quinzaine de changements dans la grille à la rentrée, nous pouvions redouter que les auditeurs mettent du temps à s’y habituer. Or les résultats sont très positifs puisque les émissions, de la prématinale jusqu’à 18h00, sont presque toutes en progression», dit-il. NRJ reste 3e malgré un repli de 0,5 point à 9,2%, et est toujours «la 1ère radio chez les moins de 65 ans», toutes stations confondues, souligne sa dirigeante Maryam Salehi. Elle est cependant talonnée par franceinfo qui démarre la saison en trombe (+0,9 point à 8,8%). «C’est notre meilleure rentrée depuis 13 ans, la meilleure depuis 8 ans pour la matinale et la meilleure depuis 12 ans pour l’interview politique de 8h30», relève son directeur Vincent Giret. En pleine pandémie, «il y a eu vraiment un besoin d’une information fiable, sécurisée et impartiale, et les Français sont venus chez nous pour la trouver». Avec les performances d’Inter et de France Bleu (+0,3 point à 6,3%), «c’est un vrai plébiscite pour nos trois chaînes grand public qui fédèrent les Français au niveau national et local et les accompagnent dans cette crise», déclare Sibyle Veil, la patronne du groupe Radio France, dont l’ensemble des antennes sont écoutées quotidiennement par 15,4 millions de personnes, soit «4 auditeurs sur 10». France Culture signe en outre une rentrée record (+0,1 point à 3%), portée par les moins de 50 ans. Pour sa directrice Sandrine Treiner, le public réclame «de l’analyse, de l’approfondissement et une prise de distance par rapport à l’actualité». Parmi les radios privées, RMC est en retrait (-0,7 point à 6,1%). La radio a remplacé à la rentrée le présentateur star de sa matinale Jean-Jacques Bourdin par Apolline de Malherbe. Et Europe 1 cède 0,3 point à 4,9%. Mais la station «remonte doucement par rapport à juin et conforte sa pda dans un marché chahuté, à 4,1%», relève sa dirigeante Constance Benqué. «C’est la 1ère fois depuis 6 ans que la station affiche une telle stabilité en début de saison. Cela nous donne confiance en l’avenir, tout comme la progression de 20% de notre pda auprès des CSP+». Enfin, les musicales affichent des scores contrastés : bons chiffres pour RTL2 ou RFM, quand Fun Radio ou Virgin peinent. «Les musicales pour adultes résistent bien, mais la situation est plus difficile pour les radios musicales jeunes, parce qu’elles doivent se battre à armes inégales avec des plateformes qui n’ont pas les mêmes contraintes, comme les quotas», commente Régis Ravanas. «Il est plus qu’urgent de s’asseoir autour d’une table pour desserrer ce carcan des quotas pour partie obsolète», renchérit Maryam Salehi, de NRJ.