Taxer les revenus publicitaires du net : inapplicable, pour le monde du web

    315

    Les acteurs de l’Internet étaient sceptiques vendredi au lendemain de l’annonce par Nicolas Sarkozy de son souhait de taxer les grandes sociétés du net, tel Google, jugeant la mesure inapplicable. Jeudi, le chef de l’Etat a demandé à Bercy «de lancer au plus vite une expertise pour appréhender fiscalement les activités publicitaires des grands portails et moteurs de recherche internationaux présents en France». «Ces entreprises sont taxées dans le pays siège» (NDLR, de leur siège social) alors qu’«elles ponctionnent une part importante de notre marché publicitaire. Cela s’appelle de la fuite de matière fiscale et c’est particulièrement dommageable», a-t-il estimé. M. Sarkozy a ainsi repris une proposition du rapport Zelnik,

    visant à améliorer l’offre légale de biens culturels sur Internet et la rémunération des créateurs. Depuis plusieurs mois, les sites culturels et de presse en ligne se plaignent que les grands moteurs de recherche captent l’essentiel des ressources publicitaires en utilisant leur contenu sans contrepartie. La publicité en ligne en France a représenté en 2008 un pactole de 2 milliards d’euros. Dans le collimateur du président : Google, qui concentre 87% des recherches Internet dans l’Hexagone, selon l’institut Comscore, et représente donc une très large majorité du marché publicitaire en ligne. Le gouvernement va saisir l’Autorité de la concurrence sur un «éventuel abus de position dominante». Assurant n’avoir «rien contre» le moteur de recherche américain, M. Sarkozy a expliqué vouloir «les mêmes règles pour chacun». «Il y a un vrai problème d’égalité devant l’impôt et de compétitivité des entreprises françaises», confirme Pierre Kosciusko-Morizet, coprésident de l’Asic, association qui regroupe les principaux acteurs français du web.