Lundi 22 juin, lors de l’édition connectée du Sunny Side of the Doc (Du 22 au 25 juin 2020), France Télévisions a présenté les projets initiés dans le cadre de Global Doc, un réseau qui vise à réunir des diffuseurs publics pour développer ensemble des coproductions internationales ambitieuses. L’occasion pour média+ de revenir sur cette prise de parole avec Caroline BEHAR, Directrice déléguée du pôle Coproductions internationales et Acquisitions Documentaires chez France Télévisions.
MEDIA +
Quelles sont les annonces faites au Sunny Side of the Doc pour Global Doc ?
CAROLINE BEHAR
Lundi 22 juin, durant l’édition connectée du Sunny Side of the Doc, nous avons présenté lors d’une conférence les premiers projets lancés dans le cadre de Global Doc. 5 projets ont déjà été lancés en production ou développement, et de nouveaux sont à l’étude. Les deux projets présentés lors de la session illustrent l’esprit de travail et de co-création qui caractérisent Global Doc. L’idée est d’opérer des synergies entre les diffuseurs internationaux pour développer ensemble des projets.
MEDIA +
Quels sont les deux projets en production ?
CAROLINE BEHAR
Le premier projet intitulé «Alerte sur la baie de Naples» réalisé par Laurence Thiriat est un documentaire scientifique et historique qui nous a été proposé par la Rai. Ce projet implique un producteur français Artline et un producteur italien Mymax qui travaillent dans une complémentarité de rôles, tant sur le plan éditorial qu’au niveau de la production. Nous développons avec la Rai des relations depuis quelques années, mais la Rai était, jusqu’alors, plus dans une stratégie d’achat et de préachats documentaire. La création d’une unité Documentaire Rai Doc, en janvier, permet dorénavant d’initier des productions et projets de coproductions internationales. Ce programme sera diffusé lors d’une soirée événement sur la chaine italienne et dans la case «Science grand format» de France 5. Le second projet présenté est «De l’autre côté de la lune». Ce documentaire en développement a été proposé par CCTV, la télévision publique Chinoise à Camera Lucida et sera réalisé par François Xavier Vives. Pour la première fois, la Chine a ouvert l’accès à des archives inédites de la conquête spatiale chinoise et nous a proposé de développer ensemble un projet autour d’un des enjeux majeurs de l’exploration spatiale, la conquête de la face cachée de la lune.
MEDIA +
Quels sont les autres projets en cours ?
CAROLINE BEHAR
Nous avons actuellement trois autres projets en développement. Le premier est un projet autour de la Méditerranée réalisé par Frédéric Fougea. Ce projet fédère de nombreux partenaires internationaux et la Rai serait également intéressée par ce documentaire en impliquant un producteur italien. Il est à l’étude auprès de la BBC qui en assurera aussi la distribution internationale. Le second projet, «Une histoire d’amour sous l’occupation italienne», proposé par Nilaya Productions, et réalisé par Audrey Gordon pour France 5, relate une histoire d’amour entre un officier italien et une jeune femme juive dans un village des Alpes occupé par l’armée italienne pendant la guerre, projet développé en coproduction avec la Rai. Enfin, troisième projet en développement, «Les secrets enfouis de la basilique d’Iznik», une co-production turque, italienne, américaine et suisse. Il s’agit d’une investigation archéologique et historique autour d’une basilique enfouie sous les eaux du lac d’Iznik et qui aurait abrité le premier Concile de Nicée, qui aurait contribué à l’édification de la Chrétienté sous l’empire Romain.
MEDIA +
Quel regard portent les acteurs internationaux sur les productions françaises ?
CAROLINE BEHAR
Les projets français sont plébiscités à l’international. Des partis pris de réalisation audacieux et exigeants, ainsi que des récits maitrisés laissant une place à l’émotion sont autant d’atouts importants.
MEDIA +
Quels sont les avantages financiers derrière Global Doc ?
CAROLINE BEHAR
La coproduction internationale a toujours été une stratégie importante pour les documentaires de France Télévisions. L’intérêt de Global Doc est de renforcer davantage une dynamique de co création et d’apporter des financements supplémentaires ambitieux.
MEDIA +
Les grandes plateformes numériques sont-elles des freins à la création ?
CAROLINE BEHAR
Les plateformes numériques ont des ambitions fortes concernant le documentaire. Ces dernières permettent au genre d’être reconnu et apprécié par de nouveaux publics. Pour développer des projets ambitieux avec des financements aussi importants, les grands diffuseurs publics doivent allier leurs forces créatives et financières pour co-développer ensemble de grands projets documentaires innovants, impactants et leur assurer une visibilité internationale.
