Activité soutenue au 1er trimestre 2020 et bonne résilience à la crise du Covid-19 pour Netgem, fournisseur indépendant de services pour l’ultra-débit. Analyse et perspectives avec Mathias HAUTEFORT, Directeur Général de Netgem.
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En dépit de la crise, pourquoi Netgem parvient-elle à tirer son épingle du jeu ?
Mathias HAUTEFORT
Nous avons un modèle économique un peu différent. Netgem, qui vient de faire évaluer son modèle économique se positionne à la fois sur le très haut débit et la partie «contenu» et VOD. La conquête de nouveaux clients a été rendue difficile avec le confinement. C’est pourquoi, la gestion des clients actuels a été notre priorité. Netgem dispose d’atouts pour sortir renforcé de cette crise économique et sanitaire, en premier lieu du fait de son organisation agile, de son positionnement marché – fibre et digital – et de sa bonne santé financière. Nous sommes passés d’un modèle où nous étions un fournisseur de technologie, notamment de box, à un modèle où nous sommes aujourd’hui opérateur de services pour le consommateur direct (B2C) et le consommateur indirect via des opérateurs en Finlande, en Angleterre et en France. Par ailleurs, Netgem a augmenté sa part au capital et a pris le contrôle de Videofutur début 2020.
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Ce positionnement sur le marché du très haut débit et du divertissement était-il nécessaire ?
Mathias HAUTEFORT
Il était indispensable ! Cela fait partie des éléments essentiels de notre évolution. La première étape de ce nouveau positionnement a été la création de Vitis en 2016 (alliant développement du très haut débit et accès au meilleur des contenus), suivi du changement du modèle économique du groupe dès 2018. Nous avons accéléré la dynamique en 2019 pour se lancer à l’étranger comme en Grande-Bretagne sur des territoires ruraux en accompagnement d’investissements d’infrastructures soutenus par les pouvoirs publics pour réduire la fracture digitale et améliorer l’aménagement des territoires. En 2020, le groupe est tourné vers un seul but : augmenter la qualité de services du très haut débit et la base d’abonnés en Europe.
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Le temps où Videofutur avait ses boutiques est déjà bien loin…
Mathias HAUTEFORT
Oui, les dernières boutiques en propre ont dû fermer il y a plusieurs années, par contre nous exploitons toujours la marque Videofutur. Le groupe a été créé il y 20 ans sur l’idée que la TV passait par internet. Depuis 10 ans, nous avons investi sur la partie digitale et ça s’est accéléré depuis 2 ans. Le groupe n’est plus simplement un opérateur concentré sur la partie contenu, nous sommes un fournisseur indépendant de services pour l’ultra haut-débit.
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La consommation VOD s’est-elle mécaniquement accélérée ces dernières semaines ?
Mathias HAUTEFORT
Oui, nous avons enregistré +50% de consommation sur la VOD depuis la mi-mars. Avec le déconfinement, nous restons à un niveau supérieur aux années précédentes sachant que nous avons un catalogue conséquent avec tous les studios français, européens et américains.
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Quelles sont vos perspectives ?
Mathias HAUTEFORT
Continuer à croître en nombre d’abonnés directs ou indirects via des partenaires. Nous venons par exemple de signer avec deux opérateurs fibres en Angleterre (Origin et Gigaclear). Le deuxième enjeu est de s’assurer que les services répondent aux nouvelles attentes des consommateurs. A cet égard, nous allons lancer de nouveaux produits «super wifi» afin de renforcer la partie connectivité. Enfin, sur la partie financière, nous restons vigilants à nos coûts d’exploitation et visons rapidement la rentabilité en exploitation puis en cash.