Taxe audiovisuelle: le bras de fer continue entre le public et le privé

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    Le débat sur la compensation de la fin de la publicité sur les chaînes publiques après 20 heures a refait surface mercredi, les privées réclamant un «moratoire» sur leur contribution alors que France Télévisions prévoit des recettes encore plus importantes que prévu. Depuis janvier, les chaînes de France Télévisions (France 2, France 3, France 4, France 5, France ô) ne diffusent plus de publicité à la télévision après 20h00.
    Ce manque à gagner devait être compensé cette année par une enveloppe de 450 millions d’euros, puis de 458 millions en 2010, en partie alimentée par une taxe perçue sur le chiffre d’affaires des chaînes privées.
    «Nous demandons et nous revendiquons un moratoire sur l’établissement de cette taxe et le décalage de sa mise en place à fin 2011», a déclaré Bertrand Méheut, P.-D.G. du groupe Canal+ et président de l’Association des chaînes privées (Canal+, TF1, M6), mercredi dans une interview au «Figaro».
    La publicité doit en disparaître totalement à fin 2011, date de l’arrêt de la diffusion de la télévision analogique.
    Ce moratoire est «porté par des députés de la majorité», a-t-il rappelé. Christian Kert, député UMP, s’est ainsi dit favorable à un «abandon pendant un an ou deux de la perception de cette taxe», dans un entretien au Figaro.fr lundi. M. Méheut a affirmé que le manque à gagner publicitaire entraîné par la suppression de la publicité après 20h00 n’a «pas dépassé les 215 millions», loin des 450 millions prévus dans la loi sur l’audiovisuel. Les chaînes privées ont toujours dit leur opposition à une taxe, sans pour autant évoquer de moratoire jusqu’à présent.