Les séries, stratégiques, incontournables et surprenantes

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D’après l’édition 2019 du Scripted Series Report publiée par Glance et analysant la consommation de séries sur plus de 100 chaînes dans 12 pays, le succès du genre à travers le monde se confirme. «La série est un format qui demeure stratégique dans la programmation puisque cette année, près de 60% des chaînes étudiées ont vu leurs audiences boostées par une série en Prime Time. Si le drame policier national reste indétrônable dans le cœur des téléspectateurs, on note l’arrivée de coproductions plus nombreuses dans les tops 15 séries des pays et l’apparition récurrente de nouveaux thèmes comme la série historique féministe», déclare Candice Alessandra, Responsable d’Etudes et de Clientèle de Glance. Les séries produites localement s’affichent toujours en tête des préférences des chaînes et des téléspectateurs en 2019. Tous pays confondus, plus des 2/3 des séries diffusées en prime time sur les chaînes principales sont des créations nationales. Particulièrement appréciées du public, elles représentent les 3/4 de la consommation de séries de fiction. C’est encore plus vrai pour les Etats-Unis, la Turquie, Israël et la Russie qui privilégient à 90% les contenus nationaux dans leur diffusion, tandis que la Suède, le Danemark et l’Italie, eux, importent majoritairement les séries. Si la suprématie des créations locales reste incontestable, la tendance se stabilise. En effet, leur leadership dans les tops nationaux des meilleures séries de prime time est désormais challengé par la présence plus forte de programmes importés (21 aujourd’hui contre 17 la saison passée) et de coproductions (18 aujourd’hui vs 12 précédemment). Certaines chaînes n’hésitent d’ailleurs pas à programmer plus de coproductions cette saison. C’est le cas pour Arte en France (x1,7 par rapport à 2017), TV4 en Suède (x5) ou HBO aux Etats-Unis qui a diffusé 5 séries coproduites contre aucune l’année passée. Enfin, les acteurs européens s’allient entre eux ou avec des acteurs américains également pour faire face à la concurrence. Parmi les succès notables en coproduction : L’Amie prodigieuse (Italie/Etats-Unis), Le Nom de la rose (Italie/Allemagne/France) ou La Vérité sur l’affaire Harry Quebert (Etats-Unis/France/Italie).En totalisant près de 75% des séries programmées et visionnées en prime time, le drame s’impose cette saison encore comme souverain incontesté des genres fictionnels, dans la plupart des pays étudiés. Seul Israël lui préfère les comédies. Si l’on creuse encore à l’intérieur de la catégorie, deux genres se distinguent nettement. Les séries criminelles représentent à elles seules 41% de l’offre de séries en prime time (en hausse de trois points vs 2017-18) et les séries dramatiques (dont les séries médicales) suivent avec 19% de l’offre. Si l’immense majorité des séries criminelles et dramatiques visionnées sont produites localement (respectivement 81% et 92%), trois séries médicales américaines voyagent particulièrement bien hors de leurs frontières. The Good Doctor représente à lui seul près d’1/3 de la consommation des séries dramatiques importées, suivi par Grey’s Anatomy et la récente New Amsterdam. Enfin d’autres drames réussissent aussi bien à domicile qu’à travers le monde. C’est le cas de trois nouveaux programmes qui se classent directement parmi les meilleurs en prime time : l’américain Manifest, le suédois A Wedding, a Funeral and a Christening et le britannique Manhunt. Côté consommation, on note qu’en France comme au Royaume-Uni, le visionnage de séries sur les écrans internet (tablette, smartphone et ordinateur) permet de booster des titres différents de ceux présents dans les tops 15 nationaux. Avec des disparités sur le genre : si les Français visionnent majoritairement des productions dramatiques, comme par exemple la série Clem diffusée par TF1, outre-manche ce sont les comédies qui raflent la mise sur ces trois écrans, à l’image de White Gold ou Fleabag.