Bernard Pivot, qui a fait entrer la littérature dans le salon des téléspectateurs avec «Apostrophes», quitte l’Académie Goncourt, dont il était membre depuis quinze ans et président depuis cinq ans, a annoncé mardi l’assemblée du célèbre prix littéraire. «Pour retrouver un libre et plein usage de son temps, à 84 ans Bernard Pivot a décidé de se retirer de l’Académie Goncourt à partir du 31 décembre. Il en était membre depuis 15 ans, le président depuis 5 ans», a annoncé l’Académie dans un communiqué. «Il en devient membre d’honneur», quelques semaines après avoir récompensé le romancier Jean-Paul Dubois pour «Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon» (L’Olivier).
Sur Twitter, l’Académie Goncourt a mis en ligne une photo des académiciens fêtant le départ de leur président, qui leur avait fait part cet été de son souhait de se retirer. Les festivités se sont déroulées chez Drouant, le restaurant dans le centre de Paris où est chaque année annoncé le lauréat du plus prestigieux prix littéraire du monde francophone. «Lettre d’Ed(mond) de Goncourt, grands crus, tableau: littérature et oenologie pour lui dire merci !», ont tweeté les académiciens. Sur la photo, figuraient notamment Françoise Chandernagor, Tahar Ben Jelloun, Virginie Despentes, Pierre Assouline et Patrick Rambaud. Journaliste et animateur d’«Apostrophes», l’émission littéraire la plus célèbre de la télévision française, Bernard Pivot est entré à l’Académie Goncourt en octobre 2004, succédant à André Stil. Il a été le premier non-écrivain à rejoindre la prestigieuse institution, dont il est devenu président en janvier 2014, à la suite d’Edmonde Charles-Roux. Ses années comme président du jury Goncourt ont été marquées par la consécration de jeunes écrivains comme Leïla Slimani, avec «Chanson douce» (Gallimard), adapté depuis sur grand écran, et Nicolas Mathieu, récompensé en 2018 pour «Leurs enfants après eux» (Actes Sud), roman sur la fracture sociale.