Les antennes de Radio France toujours perturbées, et ce en dépit d’une moindre mobilisation

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Les antennes nationales et locales de Radio France étaient de nouveau perturbées mardi, en raison d’une grève contre des suppressions de postes lancée lundi par plusieurs syndicats, et ce en dépit d’une moindre mobilisation. Selon un décompte fourni par la direction du groupe, 276 grévistes ont été recensés à la mi-journée sur un effectif de 2.725 personnes prévu ce mardi, soit un taux de participation de 10,13%.

Lundi, à la mi-journée, la direction avait fait état d’un taux de 22%, et sur l’ensemble de la journée, la participation avait atteint 25%, de même source. «Cette grève reste extrêmement suivie», a affirmé de son côté un représentant du SNJ, lors d’une assemblée générale organisée à la Maison de la radio, estimant à 45% les journalistes en grève ce mardi, contre «près de deux sur trois» la veille. Malgré cette mobilisation moins forte, les antennes restent perturbées, tant sur les antennes nationales qu’en régions. A titre d’exemple, sur France Inter, contrairement à lundi, la matinale de Nicolas Demorand et Léa Salamé (la plus écoutée du pays) a pu être diffusée, mais amputée de certaines chroniques et séquences. A France Bleu, selon le Syndicat national des journalistes (SNJ), la moitié des 44 stations locales n’ont pas diffusé d’informations ce matin, et un tiers ont dû se passer totalement de matinale (contre près d’une sur deux lundi). Les syndicats de la radio publique avaient invité les salariés à cesser le travail, pour des durées variables, alors qu’ils doivent rencontrer la direction plusieurs fois cette semaine : la CGT a organisé une grève reconductible à partir de ce lundi, tandis que la CFDT, SNJ et Sud ont déposé un préavis courant jusqu’à vendredi, et que l’UNSA et FO avaient appelé à une mobilisation de 24 heures.

Les syndicats contestent un plan d’économies prévoyant 299 départs volontaires et, en parallèle, la création de 76 postes (sur un effectif total de près de 4.800 personnes), annoncé la semaine dernière par la présidente de Radio France, Sibyle Veil. Pour la direction, ce plan, qui a été présenté plus en détails aux syndicats lundi après midi et mardi matin, est nécessaire pour «construire l’avenir» du groupe public, notamment dans le numérique. Les syndicats, au contraire, le jugent dangereux pour les salariés, la pérennité du groupe et ses missions de service public. «Nous saluons le fait que depuis le début de la semaine le dialogue se poursuit», indique-t-on du côté de la direction, où l’on dit espérer «que cet esprit de transparence et de dialogue permettra d’avancer avec les organisations syndicales dans l’intérêt des salariés».

De leur côté, les représentants du personnel ont estimé au contraire lors de l’AG que la direction ne tenait pas compte de la mobilisation des salariés et n’entendait pas dévier de son plan d’économies. «Dans la tête de la direction, ce qui est déjà écrit, c’est : peu importe ce qu’on dit et ce qu’on fait (…), elle déroule son plan», a déclaré l’un d’entre eux, appelant à poursuivre la mobilisation. En plus de cette grève, d’autres moyens d’action ont été déployés (comme le podcast et la webradio «Radio Dedans Dehors») ou sont en projet (manif, campagne sur les réseaux sociaux…). Le plan d’économies, qui prévoyait initialement 390 départs, avant d’être revu à la baisse par la direction, avait déjà donné lieu à une grève très suivie en juin.