Malgré #MeToo, la proportion de femmes réalisatrices toujours en baisse (Geena Davis)

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La proportion de femmes réalisatrices est toujours en baisse aux Etats-Unis malgré le mouvement #MeToo, a assuré mardi à Deauville l’actrice américaine Geena Davis, qui a fondé un institut d’études sur la représentation des femmes à l’écran. «Les choses ne s’améliorent absolument pas pour les réalisatrices femmes. Les chiffres aux Etats-Unis sont en baisse», a déclaré devant le presse celle qui incarna Thelma dans «Thelma et Louise» (1991) de Ridley Scott. Geena Davis présentait mardi hors compétition au festival du cinéma américain de Deauville un documentaire qu’elle a produit, intitulé «Tout peut changer et si les femmes comptaient à Hollywood», qui doit sortir le 8 janvier en France. Sur la base de données collectées par l’institut («Institut of gender in media») fondé en 2004 par l’actrice, et des témoignages de nombreuses personnalités (Meryl Streep, Cate Blanchett, Natalie Portman et Geena Davis), le film montre à quel point le monde du cinéma américain reste engoncé dans ses réflexes discriminatoires dans la place qu’il donne aux femmes devant comme derrière la caméra. «En Amérique, seuls environ 4% des films produits sont réalisés par des femmes», a précisé l’actrice. Dans les écoles de cinéma, la répartition des genres est pourtant de 50/50, a précisé Mme Davis. «C’est vraiment une honte. On le sait depuis des décennies. Combien de temps est-ce que cela va prendre ?», a-t-elle ajouté, avant de constater que «personne n’a encore trouvé de solution pour avoir plus de réalisatrices femmes». L’actrice qui joua également dans «Beetlejuice» de Tim Burton (1988) pense en revanche que les choses peuvent plus facilement changer via les films pour enfants. Son institut a montré combien les personnages féminins y étaient minoritaires mais l’actrice est allée voir les producteurs et y a trouvé de l’écoute. «Là, les gens n’étaient pas conscients du problème. Ils étaient horrifiés et prêts à changer», a expliqué Geena Davis. 

Pour la comédienne, qui donna aussi la réplique à Dustin Hoffman dans «Tootsie», le seul «grand changement» depuis #MeToo, «c’est qu’aujourd’hui on peut parler». «Nous avons appris par le passé à ne jamais nous plaindre, même pour des questions de harcèlement sexuel. Il y a si peu de rôles féminins. Ils trouveraient toujours quelqu’un d’autre pour nous remplacer, ou quelqu’un de moins cher», a souligné l’actrice. Quant aux quotas, Geena Davis pense qu’ils ne sont pas possibles dans une «industrie créatrice», sauf peut-être pour les réalisateurs.