Egalité hommes/femmes: plusieurs médias se mobilisent pour faire évoluer leurs rédactions

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Si aucun média français n’a, comme le «New York Times», créé de poste de rédacteur en chef spécifiquement chargé des questions d’égalité des sexes («gender editor»), plusieurs se mobilisent cependant pour faire évoluer leurs rédactions sur ces thèmes. «Dans l’absolu, il ne devrait pas y avoir de spécialiste des questions d’égalité des sexes (…) Mais ça n’arrivera pas de sitôt», a lancé la «gender editor» du «NYT», Jessica Bennett. A Radio France, la directrice de Fip, Bérénice Ravache, préside un comité «diversité et égalité». Depuis 2015, l’instance mesure les problèmes d’égalité «dans les couloirs et sur les antennes», autant pour les femmes que pour les minorités. Le comité compte les invitées, les expertes (de 26% il y a quelques années à 40% l’année dernière) et se réunit tous les trimestres. «Quand on met les équipes face aux chiffres, elles mesurent l’importance du problème», souligne Bérénice Ravache. Par ailleurs, dans une maison qui se croyait «exemplaire», selon elle, le comité s’est chargé d’imprimer les reproches d’auditeurs sur le sujet, et de les transmettre aux rédactions. «Quand la représentation des femmes s’améliore, on voit aussi que les audiences progressent», ajoute la directrice de Fip. Dans les journaux de Ouest France, où hommes et femmes sont à parité, un «groupe égalité» a été mis en place il y a 2 ans, explique la rédactrice en chef déléguée Laetitia Greffié. Il a d’abord ajouté dans la charte éditoriale du journal des éléments sur le traitement des violences faites aux femmes. Depuis, il se réunit tous les mois et transmet des recommandations aux équipes, analysant notamment l’écriture des articles ou la présence des femmes dans les photos choisies pour les illustrer. A RTL, la directrice adjointe de l’information Catherine Mangin mène aussi un «travail de conviction» auprès de la rédaction, s’appuyant sur des chiffres. «Ça marche, même si on n’y est pas encore», explique-t-elle. «Avec #MeToo, même les esprits qui étaient fermés à ces idées se mettent à s’ouvrir un peu, mais rien n’est gagné». Le site de RTL propose également une verticale «féministe» appelée «Girls, qui infuse l’antenne». A l’Agence France-Presse, s’il n’y a pas pour l’instant de «projet concret» de création d’un poste de «gender editor», explique le directeur de l’information Phil Chetwynd, «nous sommes très ouverts à de nouvelles et différentes façons de couvrir l’actualité». Une étude interne avait conclu en 2017 que l’agence n’avait «pas à rougir de la manière dont elle traite la moitié de l’humanité dans sa production», mais qu’elle devait «s’améliorer en matière de mixité» et «s’interroger constamment sur (ses) pratiques».