Grâce aux technologies cloud qui modifient les méthodes de production, de distribution, de diffusion et de stockage du contenu, les diffuseurs et créateurs s’affranchissent rapidement des infrastructures physiques coûteuses. Détails avec Nicolas MOREAU, Responsable marketing des solutions Live chez Sony Professional Europe.
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Historiquement, les dispositifs de production live ont toujours été tributaires de l’infrastructure physique. Comment les choses évoluent-elles ?
Nicolas MOREAU
La technologie change complètement, et à différents niveaux d’ailleurs. Sur la production live traditionnelle, la stratégie de câblage portait sur des connexions filaires, des convois de cars régie, des galeries mobiles et des générateurs électriques, sans compter une armée de créateurs et techniciens. Depuis deux ans, il y a une véritable migration qui s’est engagée pour faire de la vidéo sur IP. Sur la production live, on tend de plus en plus vers la virtualisation et le cloud. Concernant les productions de très haute qualité comme la «Coupe du Monde de Football», on reste sur des infrastructures câblées en fibre ou en IP par mesure de sécurité. En revanche, sur des productions plus légères, les professionnels se tournent de plus en plus vers des solutions de streaming.
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Faire du streaming doit drastiquement réduire les coûts ?
Nicolas MOREAU
Totalement ! Aujourd’hui, les caméras sont connectées par internet (3G, 4G, Wifi). Cela donne ainsi beaucoup plus de flexibilité aux sociétés de production et aux chaînes d’un point de vue coût et effectif.
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Quel est le vrai moteur de cette transformation ?
Nicolas MOREAU
C’est grâce à l’augmentation de solutions de diffusion fiables, abordables et de haute qualité basées sur le cloud. Ces solutions permettent aux entreprises de l’industrie du broadcast de réduire les dépenses et les ressources nécessaires à la production live, tout en offrant une évolutivité répondant aux demandes toujours plus exigeantes de traitement de contenus numériques souvent volumineux et complexes. Par conséquent, elles permettent de simplifier les workflows de production et ainsi d’assurer aux spectateurs une diffusion plus rapide des contenus.
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Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Nicolas MOREAU
Nous pouvons citer l’exemple de Disney/ABC Television Group qui a, dès 2015, déplacé toutes ses activités de diffusion vers une «régie centrale virtuelle» sur IP ou encore Netflix qui a terminé la migration de son système de streaming vers AWS, en janvier 2016. Bien que la production sur le cloud soit parfois considérée comme un système nouveau et expérimental, ces exemples montrent que des références du secteur ont déjà adopté ces méthodes. Grâce à l’IP, on peut digitaliser facilement.
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L’avenir de la production live passe-t-elle par une infrastructure quasiment «invisible» ?
Nicolas MOREAU
Quasiment ! Sur les événements occasionnels, on va privilégier le travail à distance, déplacer le moins d’équipements et de personnes possibles. En fonction des budgets et de la capacité des événements, on ne va pas avoir les mêmes ambitions. Suivie par près de 3,4 milliards de personnes, la Coupe du Monde de Football a nécessité une infrastructure réseau lourde dédiée à la production. L’engouement des spectateurs pour le contenu en direct de haute qualité continue de s’accentuer, de même que les défis auxquels les médias sont confrontés lors de la prise de vue, de la distribution et de la diffusion de ces événements massifs.