Le président Emmanuel Macron a salué jeudi «une victoire majeure de l’Europe qui protège» après l’étape décisive franchie la veille par la controversée réforme européenne du droit d’auteur. «Une victoire majeure de l’Europe qui protège, une Europe de la culture et de la création», s’est réjoui sur Twitter Emmanuel Macron, en retweetant également la réaction de son ministre de la Culture Franck Riester de la veille. «Accord trouvé ce (mercredi) soir sur la directive droit d’auteur ! C’est la démonstration que l’Europe est fière de ses créateurs et qu’elle sait les protéger, au bénéfice de tous les citoyens», avait commenté mercredi le ministre, alors que la France est en pointe dans cette réforme très attendue par les éditeurs de presse et les créateurs mais fustigée par les géants du net. Après trois jours de discussions, les représentants des trois institutions européennes (Commission, Conseil – représentant les 28 Etats membres – et le Parlement) se sont finalement entendus sur une version commune du texte. Ce n’est toutefois pas la fin de cette saga. L’accord provisoire trouvé mercredi doit maintenant être adopté par le Conseil, d’une part, et d’autre part par les eurodéputés, réunis en session plénière, avant les élections européennes en mai. Cette réforme, âprement discutée depuis sa présentation en septembre 2016 par l’exécutif européen, a pour principal objectif de moderniser le droit d’auteur à l’ère du numérique. Elle donne lieu à une énorme bagarre, par lobbyistes interposés, entre les médias et les créateurs, d’un côté, qui veulent être mieux rémunérés et, de l’autre, les géants du numérique, qui défendent leur modèle économique, rejoints, de manière inattendue, par les militants de la liberté sur internet. Deux articles ont été au coeur du débat: le premier a pour principe de créer un «droit voisin» du droit d’auteur pour les éditeurs de presse. Il doit permettre aux médias de se faire rémunérer lors de la réutilisation en ligne de leur production par des agrégateurs d’informations comme Google News ou des réseaux sociaux comme Facebook. Le 2ème prévoit d’inciter les plateformes, comme YouTube, à mieux rétribuer les créateurs de contenus.