Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a annoncé jeudi que désormais plus de 20% de la population française était couverte par la radio numérique hertzienne (DAB+) ce qui va obliger les constructeurs à intégrer cette technologie dans les récepteurs et autoradios. «Cette étape décisive a été franchie grâce au lancement du DAB+ le 5 décembre dernier dans la région lyonnaise et en Alsace, après Paris, Marseille et Nice en juin 2014 et la région Hauts-de-France en juin 2018», précise le Conseil, qui mène le déploiement de cette technologie complémentaire à la FM. L’intégration de cette technologie se fera par tranche : d’abord les postes hauts de gamme (qui disposent d’écrans numériques) à partir de fin mars, puis tous les autres postes fin 2019 et enfin les autoradios mi-2020. Beaucoup d’appareils sont déjà équipés, selon le Sirti (Syndicat des radios indépendantes) qui indique que 1,2 million de récepteurs DAB+ ont été vendus en France, et que certaines voitures sont déjà équipées (notamment des marques allemandes, chinoises, japonaises et française).Alors que les grandes radios privées voyaient d’un mauvais oeil l’arrivée de nouveaux concurrents permise par cette technologie et rechignent à payer une double diffusion, en FM et DAB+, le déploiement de cette dernière s’est accéléré cette année sous l’impulsion du Conseil supérieur de l’audiovisuel qui y voit un complément à la FM, saturée depuis longtemps. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a ainsi reçu 40 candidatures recevables pour son appel d’offres pour une diffusion numérique nationale en DAB+ et en sélectionnera 24 au premier trimestre 2019, a précisé le conseiller chargé du dossier, Nicolas Curien. Si toutes les grandes radios privées se sont portées candidates, ce n’est pas le cas de Radio France, actuellement en discussion avec son actionnaire l’Etat pour savoir s’il peut engager ce type de dépenses. Le groupe public pouvant préempter les fréquences, s’il décidait de diffuser en DAB+ ses 6 chaînes nationales, le CSA n’aurait plus que 18 fréquences nationales à accorder. Le coût serait toutefois élevé, estimé par M. Curien à 10 millions d’euros par an pour les six chaînes.