Début septembre, la SACD a ouvert un studio d’enregistrement vidéo en partenariat avec la plateforme YouTube, accessible gratuitement à tous ses adhérents et aux YouTubeurs disposant de plus de 10.000 abonnés. Rencontre avec Justine RYST, Directrice en charge des Partenariats YouTube, Europe du Sud.
média+ : YouTube lance «YouTube Space». Quelle est la vocation de ce dispositif ?
Justine RYST : «YouTube Space» est un lieu dédié à la formation, au partage et à la création pour les talents vidéastes sur YouTube. Le dispositif propose ainsi d’accéder à des moyens de production et notamment des infrastructures de studio, de captation, de montage et d’étalonnage. «YouTube Space» offre aussi des formations (cours de théâtre et d‘écriture) et permet d’accéder à des programmes pour maîtriser le matériel technique. Enfin, nous proposons de la création d’opportunités par le biais d’événements et de campus pour que les talents se rencontrent. Derrière cela, nous espérons voir la naissance de collaborations.
Quel est l’intérêt de YouTube dans cette démarche ? Professionnaliser les talents ?
Oui, et les faire monter en puissance. Les talents peuvent ainsi accroître leur qualité de production. L’expansion de «YouTube Space» à Paris répond à la demande croissante d’un écosystème créatif qualitatif et diversifié. De plus en plus de YouTubers font des documentaires et des séries tandis que d’autres investissent les médias comme Alison Wheeler sur «Quotidien» (TMC) et Hugo Travers sur Europe 1. On assiste à une sorte de voyage créatif. C’est pourquoi YouTube a besoin d’accompagner plus largement les talents. Nous augmentons actuellement les capacités du «YouTube Space» de Paris situé rue de Londres. Pendant la durée des travaux, nous sommes accueillis par la SACD où tout notre matériel technique (caméras, régies, fond vert…) a été importé pour faire du mécénat de transmission et du partage d’expertise. A l’issue des travaux, le studio SACD continuera de fonctionner de manière totalement autonome.
Quels sont les retours sur investissements de YouTube ?
Que les talents proposent un contenu de qualité. YouTube doit rester la plateforme où l’on peut apprendre, se divertir et se connecter à des mondes différents. De manière totalement organique, il y a une montée en gamme du contenu. YouTube n’a que 13 ans et nous voyons à quel point la professionnalisation de ces autodidactes de la vidéo s’accélère. Ce sont les créateurs qui nous impulsent cette dynamique.
Quelle est la nature des relations entre YouTube et la SACD ?
Dès que YouTube a été accessible en France, la plateforme s’est ancrée localement dans le paysage culturel. Nous avons rapidement collaboré avec les institutions clés qui font la culture en France, à commencer par la SACD. Nous avons créé un accord permettant d’encadrer la manière dont les œuvres des ayants droit étaient protégées et rémunérées. YouTube et la SACD ont 230 ans d’écart d’âge mais nous avons une relation hyper créative et fructueuse. La SACD compte 850 YouTubeurs sur ses 50.000 auteurs adhérents. Nous avons aussi développé des initiatives très événementielles comme l’académie SACD-YouTube destinée à repérer les futurs créateurs du web français.
Comment se déploie votre politique de partenariats ?
Nous travaillons avec tout l’écosystème de contenus en France et dans le monde. Des entités comme TF1, M6 et CANAL+ ont aussi embrassé la vague du digital en intégrant leur propre MCN. YouTube travaille avec les éditeurs de News, les institutions sportives (FIFA, l’UEFA, Fédération de Tennis…). Pour ces acteurs, aller sur YouTube, c’est un moyen d’aller chercher des audiences mondiales et plus jeunes.