Takis CANDILIS, Directeur général délégué à l’antenne et aux programmes de France Télévisions
Premier groupe audiovisuel en audience avec 28,2% de part d’audience (saison 2017-2018), France Télévisions s’engage dans une refonte complète de son organisation, pour favoriser la production de programmes. Interrogé par média+ à l’issue de la conférence de presse organisée mercredi dernier, Takis CANDILIS, Directeur général délégué à l’antenne et aux programmes de France Télévisions, revient sur les points clés de la saison.
MEDIA +
Pour la rentrée de France Télévisions, quel est votre maître mot ?
TAKIS CANDILIS
L’harmonisation ! C’est l’une des premières missions que j’ai eu le temps de mettre en place depuis mon arrivée il y a quelques mois à France Télévisions. Le travail a été d’harmoniser nos chaînes et nos programmes pour créer un groupe qui soit le plus complémentaire possible.
MEDIA +
Avez-vous d’autres priorités stratégiques ?
TAKIS CANDILIS
Au-delà de l’harmonisation, il y a une réflexion poussée sur la réorganisation de l’entreprise avec des directions transversales. Ces dernières vont être mises en place d’ici à la fin de l’année. Il s’agit du deuxième étage de la fusée qui est en réalité une révolution à l’intérieur de la maison, un changement complet de paradigme. C’est le passage d’une entreprise basée sur des chaînes en silo, séparées – qui avaient chacune leurs objectifs et qui travaillaient dans un seul sens sans trop s’occuper de son voisin – à un travail réellement en commun. Cette démarche nous permet notamment de remettre les programmes au cœur du dispositif.
MEDIA +
Plus que jamais, le contenu est roi ?
TAKIS CANDILIS
Exactement ! L’évolution des usages fait que le programme peut être regardé (de plus en plus) où on veut et quand on veut. C’est toute la liberté que procure la diffusion et la consommation numérique. C’est à ce mode de consommation que nous devons adapter notre outil. D’abord le contenu, puis le support sur lequel il est distribué.
MEDIA +
Le numérique est considéré depuis de nombreuses années comme une priorité. Dans les faits, est-ce que les choses avancent ?
TAKIS CANDILIS
Tout à fait ! Nous allons annoncer, dans le cadre du Festival de la Fiction TV de La Rochelle, une politique très volontariste de productions sur le digital avec des budgets dédiés. C’est ce que nous permet par ailleurs la nouvelle organisation puisque les budgets ne sont pas dans les chaînes mais sont dans les programmes.
MEDIA +
Ces futurs contenus digitaux ont-ils la vocation de basculer en linéaire ?
TAKIS CANDILIS
A priori ils seront conçus pour le digital. Maintenant, certains d’entre eux sont voués à être diffusés sur une chaîne linéaire. Ce fut le cas avec «Skam», une fiction déclinée sur le web et sur France 4.
MEDIA +
Quels sont les temps forts de la saison en matière de programmes ?
TAKIS CANDILIS
«Un si grand soleil», notre soap quotidien sur France 2, qui est un enjeu industriel de taille. Le retour, en Prime Time, du «Grand Échiquier» porté par Anne-Sophie Lapix avec une moyenne de quatre émissions par an. Stéphane Bern se voit confier la présentation d’un magazine culturel européen et Laurent Ruquier assurera la présentation d’un concours d’éloquence qui fera toute sa place à l’art oratoire. Évoquons aussi France 3 et France Bleu qui travaillent en commun à la réalisation d’émissions et de magazines. Des expérimentations sont en cours dans plusieurs villes, avec une mise à l’antenne en janvier prochain.
MEDIA +
Comment avance votre projet de plateforme de SVOD ?
TAKIS CANDILIS
Ça avance bien ! Une enquête du conseil de la concurrence est actuellement en cours. D’ici là, on ne peut pas bouger. Dès qu’elle sera close et dès qu’elle nous donnera raison sur l’envie que nous avons de lancer cette plateforme inédite, à ce moment là, on se mettra à travailler d’arrache-pied pour que Salto voit le jour le plus rapidement possible.
MEDIA +
Ce n’est donc pas un concurrent de Netflix ?
TAKIS CANDILIS
Il s’agira d’une plateforme complémentaire qui nous assure, entre autres, une maîtrise des droits.