C. COCHAUX (Gulli, Canal J, Tiji) : «Nos 3 chaînes représentent 42% de pda sur les 4-10 ans»

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Les programmes de rentrée des chaînes jeunesse du Groupe Lagardère Active (Gulli, Canal J, Tiji) ont été présenté la semaine dernière à la presse. L’occasion pour média+ de s’entretenir avec Caroline COCHAUX, Directrice déléguée du Pôle TV de Lagardère Active, Présidente de Gulli.

Gulli vient de réaliser en 2018 son meilleur 1er semestre historique avec 16,4% de pda sur les 4-10 ans. Cela s’inscrit-il dans une dynamique d’audience jamais démentie ?

Caroline COCHAUX : On poursuit tranquillement notre progression, comme si les enfants s’installaient de plus en plus dans une régularité naturelle avec la chaîne. Nous avons participé à l’émergence de franchises qui, au départ pour certaines, n’en étaient pas avant leur arrivée sur Gulli. Nous installons de nouvelles marques et de nouveaux personnages qui entrent dans la vie des enfants. Ils sont d’une fidélité bien plus grande que les adultes. Contrairement à ce que l’on imagine, les jeunes ont besoin de repères et de rendez-vous. On a installé des marques comme «Zig et Sharko», «Oggy et les Cafards», «Bienvenue chez les Loud» – qui monte d’ailleurs à près de 700.000 téléspectateurs – et des anciennes marques comme les «Totally Spies !» qui progressent toujours avec près de 400.000 fidèles en Access devant les rediffusions des chaînes voisines. Pour résumer, Gulli, Canal J et Tiji représentent 42% de part de marché sur les 4-10 ans, soit 4 points de plus que l’an dernier.

Quelle est la politique de flux sur Gulli ? Avez-vous des cases dédiées ?

La politique de flux vise essentiellement à incarner la chaîne. Nous n’avons pas énormément de soirées dédiées à part celles des vendredis et samedis puisque le reste de la semaine, nous n’allons pas surinvestir le flux. Il y a de grands programmes familiaux qui reviennent régulièrement. C’est le cas de «Tahiti Quest» (4X90’ – Ah Production) qui fait son retour pour une 4ème saison avec Chris Marques. Nous misons principalement sur les créations originales dans lesquels la famille et les enfants peuvent se retrouver. «Baby-Sitter : Star Incognito» (2X90’ – Med & Co) revient pour deux soirées avec six célébrités qui vont jouer les nounous (Tal, Malik Bentalha, Lenni Kim, Denitsa Ikonomova, Eric Antoine et Miss France 2018). Avec près de 450.000 téléspectateurs réunis devant la saison 1, «Aaaaahhh !» (J2F Productions – 2X80’) revient en saison 2 à Europa Park avec un tas de défis lancés à des YouTubers sur des attractions. Idéalement, un bon Prime, c’est un programme où les enfants réussissent à amener leurs parents à regarder avec eux.

Surfez-vous toujours sur la tendance des séries musicales ?

Oui, car c’est un genre qui plaît énormément aux enfants et qui mêle des ingrédients très faciles d’approche : musique, amitié et amour. Nous avions lancé en 2015 «Chica Vampiro» qui a été un ras de marrée en dix jours avec 500.000 téléspectateurs tous les soirs en Access sur Gulli. Nous avions enchainé avec «Franky» et «Big Time Rush» en série musicale. Pour septembre 2018, nous avons acquis une nouvelle sitcom, «Kally’s Mashup», qui le nouveau phénomène argentin, par le producteur de la série «Glee.»

Comment positionnez-vous Tiji et Canal J, vos deux chaînes payantes ?

Elles sont toutes les deux très identifiées. Depuis 16 ans, Tiji est une chaîne pour les préscolaires avec des propriétés puissantes : «My Little Pony», «Zafari», «Badanamu», «Polly Pocket»… Quant à Canal J, qui est la plus ancienne chaîne jeunesse (plus de 30 ans), elle détient deux marques incontournables : «Pokémon» et «Power Rangers» qui sont des exclusivités en France. Le meilleur des séries d’animation DreamWorks est aussi proposé : «Chasseurs de Trolls», «Les aventures du Chat Potté», «Dragons : par-delà les rives», «Roi Julian ! L’élu des Lémurs», «Le Show de M. Peabody er Sherman»….

Face à l’extinction prévue de France 4 en linéaire, comment réagissez-vous ?

Même si Gulli est la première chaîne de France sur la jeunesse, le fait d’avoir un service public puissant me paraît indispensable pour la jeunesse. France Télévisions est le plus gros investisseur de l’animation. C’est un secteur porteur. Des écoles d’animation s’ouvrent et sont reconnues à l’international, l’industrie fait vivre beaucoup de gens et la France reste extrêmement performante tant dans la qualité que dans le rayonnement des séries d’animation. On ne peut pas être un guichet unique. Tout le monde peut travailler ensemble.